L'hôpital de Charleville condamné pour la mort d'un bébé : "personne n'a agi à temps"

01/03/2017 Par Aveline Marques
Faits divers / Justice

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a reconnu l'hôpital Manchester, de Charleville-Mézières (Ardennes) coupable du décès d'un bébé lors d'un accouchement qui s'est mal passé.

Le matin du 12 août 2012, Anne (prénom d'emprunt), enceinte de son deuxième enfant, est admise à l'hôpital après avoir perdu les eaux deux semaines avant le terme. Sa grossesse est à risques, précise son gynécologue dans son dossier. Lors de son premier accouchement, la jeune femme, âgée de 31 ans, avait en effet souffert d'un abcès sur la paroi utérine, rendant nécessaire de réaliser une césarienne. Ce jour-là, le service est débordé. "On lui a dit : 'Il n’y a plus de place, ni en salle d’examen, ni en salle d’accouchement'", relate son avocate. La future maman est installée dans une chambre et mise et sous antibiotiques. Ce n'est que le lendemain matin qu'elle est examinée par un gynécologue, qui opte pour un accouchement par voie basse. En salle d'accouchement, la parturiente se plaint de violentes contractions et de douleurs latérales. "Je n’ai que deux bras", lui aurait répondu une sage-femme depuis le couloir. A 17h, le deuxième jour, une péridurale est posée. Les battements du cœur du fœtus sont correctement enregistrés jusqu’à 21 h 30. À 21 h 57, lorsque l’enregistrement, interrompu par un monitoring mal positionné, reprend, le rythme cardiaque est très ralenti. L'anesthésiste et le gynécologue sont rappelés. Le diagnostic de rupture utérine est posé. Mais trop tard : à 22h43, le bébé extrait par césarienne est mort-né. Le tribunal administratif a reconnu l'hôpital coupable de deux fautes : avoir tardé à poser le diagnostic et n'avoir pas informé la patiente des risques d'un accouchement par voie basse. L'établissement devra verser 45 000 euros au titre du "préjudice d'affection" aux parents. [Avec lunion.fr]  

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Stéphanie Beaujouan

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