L'Académie de médecine réclame "un service citoyen médical d’un an pour tout médecin nouvellement diplômé"
Pour lutter contre les déserts médicaux, il faut "mettre en place d'urgence un service citoyen médical d'un an pour tout médecin nouvellement diplômé", estime l'Académie de médecine. Une mesure justifiée "par l'extrême gravité de la pénurie de médecins", et qui devra être maintenue tant que la situation l'exigera. Ce service "serait organisé dans le territoire par l’ARS en coordination avec la faculté de médecine. Cela se fera dans le cadre d’un salariat et en utilisant les infrastructures mises à disposition par les territoires", développe l'Académie dans ce communiqué, synthétisant les propositions d'un groupe de travail dédié aux zones médicalement sous-denses.
En revanche, la 4e année d'internat de médecine générale, si elle est actée, ne doit comporter "aucune obligation territoriale". Cette année "ne peut être une solution pour pallier les déficits dans les zones sous-dotée", insistent les rapporteurs, les Prs Patrice Queneau et Rissane Ourabah. Cette année supplémentaire doit être professionnalisée grâce à des stages ambulatoires et les étudiants "encadrés par des MSU et des tuteurs". Elle doit comporter une formation "au management du cabinet médical, à la gestion et à la fiscalité". Les stages ambulatoires doivent également être développés au cours du 2nd cycle.
Majoration des consultations en zones sous-denses
Pour libérer du temps médical, l'Académie plaide pour le développement des délégations de tâches à d'autres professionnels de santé, notamment infirmiers. Mais elles doivent "s’inscrire dans des parcours de soins coordonnés par le médecin, en respectant le champ de compétence de chacun". Elle propose également de "majorer les honoraires" à hauteur de 20% pour tous les médecins exerçant dans les zones sous-denses.
Considérant qu'"il faut en moyenne plus de deux médecins pour remplacer un médecin partant à la retraite", il convient d'"augmenter immédiatement et de manière conséquente le 'numerus apertus', en l’adaptant aux besoins réels des territoires grâce à une cartographie précise et actualisée, comportant le nombre des médecins exerçant à temps partiel, le nombre des médecins exerçant une profession non soignante et le nombre des médecins n’exerçant pas ou que très peu", insiste l'Académie.
L'institution plaide enfin pour la facilitation du cumul emploi-retraite (avec des cotisations permettant l'acquisition de droits supplémentaires), de l'exercice multisite et des consultations délocalisées et pour favoriser le recrutement d'assistantes médicales et de secrétaires par des aides financières pérennes.
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