93% des Français sont favorables à la régulation de l'installation des médecins
D'après un sondage conduit par l'UFC-Que choisir, 69% des Français considèrent que leur propre accès aux soins s'est dégradé au cours des deux dernières années. La limitation des installations dans les zones les moins sous-dotées, qui fait l'objet d'une proposition de loi "transpartisane", est plébiscitée.
Un an après le lancement d'une campagne contre la liberté d'installation et contre les dépassements d'honoraires et le dépôt d'un recours contre l'Etat pour "inaction", l'UFC-Que choisir revient à la charge. L'association de consommateurs a dévoilé jeudi 21 novembre les résultats d'un sondage mené en début de mois auprès d'un échantillon de 1003 personnes représentatives de la population française.
Premier enseignement : 69% des répondants ont le sentiment que leur propre accès aux soins s'est dégradé au cours des deux dernières années. Si 93% d'entre eux déclarent avoir un médecin traitant, ce n'est pas le cas pour 17% des sondés les moins favorisés (moins de 12000 euros annuels). Et seulement 22% des personnes interrogées ont déclaré pouvoir obtenir un rendez-vous le jour même, le délai moyen étant de 9 jours. Le plus fréquemment, le délai a été de trois jours et au maximum, de 45 jours, précise l'UFC-Que choisir. Chez un médecin spécialiste, seulement 31% des rendez-vous sont obtenus sous moins d'un mois. Les 69% restants ont dû patienter en moyenne 4 mois. Résultat : 35% des sondés disent avoir renoncé à des soins faute de rendez-vous.
Le taux de renoncement pour des raisons financières s'établit cette année à 24%, contre 18% en 2023, alerte l'UFC-Que choisir, qui pointe "une inégalité sociale criante" : "38% des personnes touchant moins de 12000 € annuels doivent renoncer à des soins médicaux pour des raisons financières, contre 8% seulement des hauts revenus".
Alors qu'une proposition de loi instaurant une régulation de l'installation dans les zones les moins sous dotées a été récemment déposée à l'Assemblée nationale, 93% des sondés se montrent favorables à cette mesure. Par ailleurs, ils sont 94% à plaider pour des incitations financières.
Au vu de ces nouvelles données, l'UFC-Que choisir exhorte le Gouvernement "à urgemment changer de cap pour résorber la fracture sanitaire" en instaurant un conventionnement territorial des médecins, "ne leur permettant plus de s'installer en zones surdotées, à l'exception du secteur 1 quand la situation l'exige" (zone très largement sous-dotée ou remplacement d'un médecin partant à la retraite). Par ailleurs, l'association réclame la "fermeture de l'accès au secteur 2". "Les nouveaux médecins ne devraient avoir le choix qu’entre le secteur 1 et l'Optam", estime l'UFC-Que choisir.
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