Régulation de l'installation des médecins : unis, les représentants de la profession mettent en garde contre les "effets pervers"
L'Union fait la force. 12 représentants* de médecins et de carabins signent un communiqué commun pour rappeler "leur ferme opposition à toute forme de régulation ou de contrainte à l’installation".
Mise en place d’un service sanitaire obligatoire pour les jeunes médecins, régulation à l’installation prônée dans une nouvelle proposition de loi ou encore rapport sur les inégalités territoriales d’accès aux soins… La liberté d'installation des médecins est attaquée de toute part et les praticiens en exercice ou en devenir sont inquiets.
"Dans un contexte de pénurie numérique nationale de médecins, ces mesures, déjà prouvées inefficaces à l’étranger, ne répondent pas aux véritables causes des inégalités d’accès aux soins sur le territoire et se révéleront contre-productives pour le système de santé. Elles détourneront les jeunes médecins vers d’autres modes d’exercice, voire les inciteront à quitter le territoire, ou l’exercice de leur profession", écrivent 12 organisations représentatives des médecins dans un communiqué commun.
"Imposer une installation temporaire à des jeunes médecins nouvellement diplômés et les moins expérimentés, ne permet pas de garantir la continuité et la qualité des soins attendues par les patients. La médecine nécessite un engagement de suivi sur le long terme", estiment-ils, en réponse à la ministre de la Santé. Invitée de France info ce mercredi 13 novembre, Geneviève Darrieussecq avait jugé intéressante l'idée d'imposer à tous les médecins nouvellement diplômés d'exercer "un an ou deux" dans une zone en difficulté concédant que "l'incitation ne suffit peut-être pas forcément".
"À l’heure où 87% du territoire est classé en zone sous-dotée, il est illusoire de penser qu’il existe encore en France des territoires sur-dotés. Ajouter une contrainte supplémentaire à l’installation reviendrait à priver certaines communes de nouvelles installations alors même que les difficultés d’accès aux soins se font ressentir sur l’ensemble du territoire national du fait de la pénurie médicale touchant particulièrement la médecine de ville", plaident les médecins.
Selon eux, "il n’existe pas une solution unique pour résoudre cette problématique complexe". Il faut donc, "agir sur les déterminants à l’installation et sur les contraintes de l’exercice pour améliorer la réponse aux besoins de santé".
Ils appellent donc les politiques à stopper les "mesures d’affichage" pour se concentrer sur "des données factuelles". "Les données issues de la littérature internationale sont claires : seuls l’accompagnement, l’ancrage dès la formation et l’amélioration des conditions de travail permettront de répondre aux défis de l’accès aux soins", défendent-ils.
*ReAGJIR, Isnar-IMG, Isni, Anemf, MG France, Médecins pour demain, Jeunes Médecins, FMF, SML, UFML-S, Avenir Spé-Le Bloc, CSMF
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