Alors que le Gouvernement a présenté, le 29 avril, son plan d’aide aux professionnels de santé libéraux, le syndicat ReAGJIR dénonce l’exclusion des médecins remplaçants de ce dispositif.
“Mais ils sont où les remplaçants”, s’interroge le Regroupement autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants en France (ReAGJIR). Si le Gouvernement a présenté, le 29 avril dernier, son plan d’aide aux professionnels de santé libéraux face à la crise Covid, ReAGJIR dénonce l’absence de dispositif pour aider les médecins remplaçants.
“Dès le début de la crise sanitaire, les médecins généralistes, installés comme remplaçants, toujours en première ligne, se sont massivement mobilisés pour assurer le suivi des patients, suspects ou non de Covid-19. Le système de soins ambulatoires s’est réorganisé très rapidement pour pouvoir faire face à cette crise sans précédent”, tiennent-ils à rappeler.
“L’Assurance Maladie se justifie de cette exclusion des remplaçants par le fait qu’elle n’a pas accès aux informations concernant leurs revenus et taux de charge”, dénonce la présidente de ReAGJIR, Laure Dominjon. Une réponse loin de satisfaire les médecins, puisque, comme le rappelle le syndicat, “les remplaçants s’inscrivent auprès de ces organismes quand ils commencent à exercer, ainsi qu’auprès de la Cnam, en précisant bien leur statut. Il semblerait que l’Acoss n’ait identifié à ce jour que 1.500 remplaçants libéraux, ce qui est très loin du compte ! Entre les données compilées par ces différents organismes il devrait être possible d’identifier la majorité des remplaçants libéraux. Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) a aussi des informations (noms et nombre) les concernant, mais il les dit inexploitables”.
Au moins un remplacement annulé pour 67% des médecins remplaçants
ReAGJIR se dit d’autant plus inquiet que beaucoup de médecins remplaçants se trouvent aujourd’hui sans revenus. Face au phénomène de renoncement aux soins massif de la part de patients, les contrats de remplacement ont été annulés massivement depuis mi-mars. D’après un sondage réalisé auprès de 1.100 personnes par ReAGJIR, “67% ont vu au moins un remplacement annulé dont la moitié portait sur des contrats signés”.
Laure Dominjon rappelle également que la plupart d’entre eux sont précaires et “ne remplissent pas les critères pour bénéficier des principales aides comme le Fonds de Solidarité national qui compare un mois au même mois de l’année précédente. Par ailleurs, ceux non thésés ne cotisant pas à la Carmf ne peuvent lui demander de l'aide non plus”.
ReAGJIR appelle donc à l’entraide ordinale et enjoint la Cnam de proposer une aide “rapidement”. “On pourrait aussi imaginer que les ARS ayant signé́ des contrats (CESP, PTMR) avec des remplaçants pourraient leur faire une avance de trésorerie s’ils ledemandent ou que les conditions du Fonds de Solidarité soient aménagées (chiffre d’affaires mensuel proratisé, diminution du seuil de perte d’activité)”, propose-t-il encore avant d’appeler tous les remplaçants concernés à s’identifier auprès de la Cnam, de l’Ursaff, du Cnom et “déclarer leurs revenus 2019 à l’URSSAF et aux impôts”.
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