Dans son enquête annuelle sur la participation à la permanence des soins ambulatoires (PDSA) en médecine générale, le Cnom constate une nouvelle baisse du volontariat des médecins. En 2016, ils étaient 63% à être volontaires, contre 65% en 2015 et 85% en 2005. La faute, notamment, à des rémunérations jugées insuffisantes.
"Les médecins continuent à assumer vis-à-vis de la population cette mission de service public", souligne le Cnom en introduction à sa 14e enquête annuelle sur la PDSA*, publiée le 4 avril. Mais il ne peut que constater "une légère baisse du volontariat" en 2016. Une tendance observée depuis 2006. Si fin 2016, 63% des médecins en moyenne sur le territoire national étaient volontaires pour participer à la PDSA, ils étaient 65% un an plus tôt… et 85% fin 2005.
Disparités régionales
Cette moyenne cache de fortes disparités entre départements : dans 41 départements, plus de 80% des médecins sont volontaires, tandis que 12 départements comptent moins de 20% de médecins participants à la PDSA. Dans 263 des 1616 territoires de PDSA (pour la plage horaire allant de 20 heures à minuit en semaine), la permanence est assurée par 5 médecins au maximum et dans 116 territoires la prise en charge des patients relevant de la PDSA est assurée par les urgences. En 2016, des réquisitions préfectorales sont intervenues dans 21 départements. Sur l'ensemble du territoire, la régulation libérale a légèrement baissé : on comptait 2666 médecins régulateurs en 2016, contre 2697 en 2015. Des départements comme la Guyane, Mayotte, la Lozère et les Ardennes n'en disposent toujours pas. 32 départements n'ont pas de régulation médicale en nuit profonde (minuit à 8 heures).
35 gardes par an en moyenne
Un médecin assure en moyenne 35 gardes par an avec des pics de plus de 100 gardes en Corse du Sud et Alpes de Haute-Provence, et des moyennes inférieures à 15 gardes annuelles en Haute-Savoie et dans la Vienne. Les effecteurs de garde ont 50 ans, en moyenne. "Les inquiétudes des Conseils départementaux de l’Ordre des médecins portent toujours sur les effets délétères d’une diminution du nombre de médecins, sur le vieillissement des médecins assurant les gardes, sur le manque d’intérêt des jeunes diplômés pour l’exercice libéral mais aussi sur les rémunérations des astreintes jugées insuffisantes."
50 euros en Auvergne, 100 euros en Picardie
Elles varient fortement d'une région à l'autre: ainsi, l'Auvergne rémunère 50 euros une astreinte de 20h à minuit en semaine et 150 euros une astreinte le dimanche, tandis que la Picardie paie 100 euros le soir de semaine et 300 euros le dimanche. Le Cnom déplore, enfin, "qu'aucune organisation de garde spécifique pour les actes médico-administratifs (examens de garde à vue et certificats de décès) n'a pu être mise en œuvre et repose encore trop souvent sur les médecins de garde". *Enquête effectuée courant janvier auprès de 100 conseils départementaux, pour la 14e année consécutive.
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