Crise de l’hôpital : le Dr Pelloux prédit le chaos cet été et réclame la réintégration des soignants non-vaccinés
"Nous allons avoir des décès inopinés et involontaires dans les structures. Cela va être renforcé par l’afflux massif de touristes dans des zones balnéaires où les hôpitaux ne fonctionnent plus, ou seulement avec des médecins intérimaires", alerte le Dr Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France dans un entretien accordé à Ouest-France. Si aucune mesure urgente n’est prise, le praticien assure que l’été "va être atroce, du jamais vu". La faute selon lui aux pouvoirs publics "qui veulent créer une situation de chaos pour fermer des structures". "Le système a été déstabilisé et les personnels ont été un peu abandonnés après avoir énormément travaillé", dénonce-t-il.
Plusieurs hôpitaux ont été contraint de fermer des lits faute de personnels, voire des services. A Bordeaux, les urgences du CHU n’accueillent plus que les cas graves la nuit, les autres seront réorientés vers d’autres établissements, ou encore vers les libéraux. "Nous estimons que cela concerne à peu près une centaine de services d’urgences sur les 690 que compte la France", avance le président de l’Amuf. C’est pourquoi, le Dr Pelloux suggère de réintégrer les soignants non-vaccinés contre le Covid-19 et qui ont été suspendus. "Nous sommes en pleine tempête, il faut que tout le monde vienne sur le bateau." Ce dernier fait d’autres propositions : une valorisation du travail de nuit et des gardes notamment, "en créant une égalité de salaire". "Aujourd’hui, les médecins libéraux qui font des gardes de nuit peuvent défiscaliser jusqu’à 60 jours par an. Ce n’est pas le cas pour les médecins hospitaliers et cela crée un problème d’égalité." L'urgentiste s'est également dit favorable à une obligation de garde pour les médecins libéraux, mais pas que : "Il faut obliger tous les médecins, y compris des cliniques privés, à participer à la permanence de soin." "Aujourd’hui, nos hôpitaux fonctionnent grâce à l’importation de médecins étrangers, venus d’Algérie, de Tunisie ou encore de Roumanie. Sans eux, les hôpitaux ferment", ajoute Patrick Pelloux, qui pointe du doigt "le désengagement de l’État dans le service public" que vont payer "les plus faibles". [avec Ouest-France]
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