La HAS a analysé 820 déclarations "complètes et anonymisées" qu'elle a reçu entre mars 2017 et décembre 2018, sur 3 536 déclarations adressées par les professionnels de santé aux ARS. La plupart de ces déclarations émanent de professionnels exerçant dans un établissement de santé (82%), puis dans le secteur médico-social (14%) et enfin en ville (4%). Parmi les conséquences des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS), l'autorité indique, dans son communiqué, que le décès du patient est la plus déclarée (50%). La mise en jeu du pronostic vital arrive après (33%). Enfin, 17% des déclarations décrivent un probable déficit fonctionnel permanent. Des défauts de prise en charge 87% des EIGS concernent des actes thérapeutiques, le reste relève d'un acte diagnostic. Dans près de 50% des cas, ils interviennent lorsque la prise en charge était urgente. Sans surprise, les accidents et les erreurs médicales surviennent particulièrement lors de périodes vulnérables : la nuit, le week-end ou encore les jours fériés. En effet, 39% des déclarations sont relatives à ces périodes. La HAS note par ailleurs que 55% d'entre elles pourraient être évitées.
#Infographie | Que nous apprennent les 820 EIGS analysés pour l'année 2018 ?
L’analyse rétrospective de ces événements constitue un maillon essentiel de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins
Le communiqué : https://t.co/j6Qqnunsk0 pic.twitter.com/F8j3nY4177— Haute Autorité Santé (@HAS_sante) December 10, 2019
La Haute autorité de santé identifie plusieurs risques, le premier étant les suicides de patients. Viennent ensuite les chutes de malades et les erreurs médicamenteuses. Mais elle relève également des dysfonctionnements dans la prise en charge des patients, comme des retards ou un défaut de surveillance, ainsi que des problèmes liés à des contentions physiques passives mal maîtrisées, des gestes traumatiques ou encore aux interventions des SAMU ou du SMUR. Une sous-déclaration encore importante "Nous ne sommes pas là pour juger et condamner, mais pour comprendre et identifier les causes profondes des événements indésirables", a déclaré la présidente de la Haute autorité de santé, Dominique Le Guludec.
Celle-ci demande aux professionnels de déclarer davantage les EIGS. Elle note en effet un nombre de déclarations encore trop faible par rapport aux chiffres avancés par l'enquête nationale sur les événements indésirables associés aux soins (Eneis), publiée il y a dix ans. Celle-ci indiquait que "le nombre d’EIG survenus pendant une hospitalisation se situe dans une fourchette allant de 275 000 à 395 000 par an, dont 95 000 à 180 000 EIG peuvent être considérés comme évitables". Pour améliorer la sécurité des patients, la Haute autorité préconise alors de renforcer l'analyse de ces erreurs et accidents, principalement dans le cas d'un décès inexpliqué d'un patient. Elle souhaite également mettre en œuvre des bonnes pratiques concernant la contention des personnes âgées d'une part et l'isolement et la contention des patients en psychiatrie d'autre part.
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