Menaces, vols, agressions physiques… En 2017, l'Ordre des médecins a recensé 1 035 agressions contre des médecins. C'est un record depuis la création de l'Observatoire de la Sécurité des médecins, en 2003. Chaque année, l'Observatoire de la Sécurité des médecins comptabilise plus d'agressions. En 2017, 1 035 incidents ont été déclarés, contre 968 l'année précédente, indique l'Ordre des médecins. Dans le détail, les départements les plus touchés sont le Nord avec 108 déclarations (135 dans toute la région Hauts-de-France) et les Bouches-du-Rhône, avec 107 incidents (163 dans toute la région PACA). Si ces deux départements étaient déjà les premiers concernés par les agressions l'an dernier, on comptait moitié moins de déclarations. L'Ile-de-France est la troisième région concernée avec 129 déclarations en 2017.
Certains départements connaissent une hausse conséquente du nombre de déclarations, à l'image de la Haute Garonne (31 actes en 2016, 43 en 2017) ou de la Seine-Maritime (22 actes en 2016 contre 31 en 2017). Sur les 1035 incidents déclarés, 20 font état de l'utilisation d'une arme. Dans neuf cas, il s'agit d'un couteau ou d'un cutter et dans quatre cas c'est un revolver ou une arme automatique. A trois reprises, des cailloux ou un parpaing sont mentionnés. Une déclaration fait état d'une hache. Les deux tiers des incidents sont des agressions verbales ou des menaces (62%). Un quart des cas concernent des vols ou tentatives de vols (23%). Viennent ensuite les agressions physiques (8%), et le vandalisme (7%). L'Observatoire note une augmentation des vols ou tentatives de vols, avec 56 déclarations supplémentaires. Le plus souvent, il s'agit de vol d'ordonnance ou d'ordonnancier, parfois de tampons professionnels et dans une moindre mesure de sac à main, portefeuille, chéquier… Le vol de la plaque professionnelle a été rapporté dans deux déclarations. Les médecins généralistes sont les premières victimes de ces agressions. Alors qu'ils représentent 44% des médecins, ils subissent 61% des agressions. Les spécialistes les plus touchés sont les ophtalmologues (58 déclarations, 6%), les psychiatres (33 déclarations 3%), les dermatologues (25 déclarations, 2%) et les médecins du travail (21 déclarations). Alors qu'elles représentent 47% de la population totale, les femmes médecins sont concernées dans 51% des déclarations d'incidents. C'est plus que l'année dernière, où elles étaient victimes dans 46% des cas. Avec 76% des déclarations, les médecins de ville sont les premiers concernés. 13% des déclarations concernent une activité en établissement. Le premier motif d'agression est un reproche dans la prise en charge (297 déclarations, 29%). Viennent ensuite les vols (228 cas, 22%), les refus de prescription (147 cas, 14%) et un temps d'attente jugé excessif par l'agresseur (107 cas, 10%). Dans un cas sur deux, l'agresseur est un patient et dans 16% des cas, c'est une personne qui accompagne le patient. Quand il ne s'agit ni du patient ni d'un accompagnateur, les auteurs peuvent être un membre de la famille du patient (55 déclarations), un salarié (8) ou un collègue (7). Dans quatre déclarations, il s'agit d'un passant ou d'un riverain et deux autres déclarations indiquent qu'il s'agit d'un ambulancier. La majorité des médecins ne déposent ni plainte, ni main courante après une agression. Seuls 38% d'entre eux déclarent avoir porté plainte, et 10% une main courante. Lire le rapport de l'Observatoire en détails
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus