"La profession est en danger" : pourquoi les médecins libéraux sont appelés à porter des brassards noirs en décembre
L'association Médecins pour demain a décidé de mener "une action symbolique" à partir du 2 décembre pour protester contre "les attaques multiples" à l'encontre de la médecine de proximité.
Décembre sera noir, prévient Médecins pour demain. Dans un communiqué diffusé ce dimanche 24 novembre, le collectif – devenu association – annonce une "action symbolique" pour "protester contre les attaques multiples que subissent les médecins" libéraux et dénoncer "la disparition à venir de la médecine de proximité".
A compter du 2 décembre prochain, les praticiens adhérents de l'association porteront, dans leurs cabinets, un brassard noir "en signe de contestation". L'objectif de cette action est de "montrer à tous que les médecins sont en colère et qu'ils ne resteront pas silencieux [face] à la destruction programmée de leur exercice", écrit Médecins pour demain.
Ce mouvement s'inscrit dans un contexte de menaces de plus en plus prégnantes qui pèsent sur l'exercice libéral. A commencer par la remise en cause de la liberté d'installation, qui fait l'objet d'une proposition de loi transpartisane portée par le député Guillaume Garot et signée par 237 élus. Médecins pour demain fustige également le décret paru le 31 octobre dernier, qui menace "l’indépendance de prescription des médecins, par l’obligation de justification de certaines prescriptions".
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, qui doit faire l'objet d'un vote solennel ce mardi avant de passer en commission mixte paritaire, comporte, lui aussi, son lot d'avertissements, pointe MPD. Les sénateurs ont, par exemple, adopté un amendement visant à "obliger les médecins à [consulter le] dossier médical partagé, charge administrative supplémentaire à l'heure où le temps médical est compté", s'indigne l'association.
"L’exercice médical est muselé par les décisions politiques actuelles fragilisant l’attractivité du métier et l'engagement des médecins auprès de leurs patients", considère l'association, qui ne compte pas céder, appelant les médecins à l'union et à la solidarité. Car l'enjeu est de taille, prévient-elle : "Si s'installer devient trop risqué et contraignant pour les jeunes médecins, les [praticiens] en activité partant en retraite ne seront pas remplacés".
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