Le "ras-le-bol" des généralistes et patients des Côtes-d'Armor face aux "intimidations" de la CPAM
Le médecin-conseil de la CPAM était attendu de pied ferme, vendredi 24 mai, à La Roche-Jaudy, où devait se dérouler un "entretien confraternel" avec le Dr Anne-Cécile Garel, installée depuis deux ans et demi dans cette commune de 2700 habitants, au sujet de ses prescriptions d'indemnités journalières. Mais la caisse ayant été prévenue du comité d'accueil, l'entretien a finalement été annulé, à la grande déception des quelques dizaines de généralistes, kinés, élus locaux et patients qui s'étaient rassemblées autour de la jeune généraliste pour dire leur "ras-le-bol" de ces entretiens "aux intitulés flous" qui suscitent chez les professionnels de santé un "sentiment de surveillance et d'intimidations". Le Dr Claire Bigorgne, généraliste de Kermaria-Sulard qui avait fermé son cabinet durant une semaine suite à un entretien particulièrement éprouvant, avait d'ailleurs fait le déplacement pour soutenir sa consœur.
"Nous ne sommes pas ici pour conspuer l'Assurance maladie, précise le Dr Yves Droumaguet, généraliste à La Roche-Derrien, mais pour tenter de renouer un dialogue quelque peu constructif avec elle et éviter des frictions basées sur la suspicion et l'intimidation." "Je n'ai pas l'impression de donner des arrêts de complaisance" En cause : les prescriptions, jugées trop nombreuses, d'indemnités journalières. "J'ai été contactée il y a une dizaine de jours par le médecin-conseil pour une demande d'entretien confraternel sur mes prescriptions qui sont dans la norme, mais avec quelques atypies sur des arrêts de travail de longue durée", explique le Dr Garel. "Je suis jeune installée depuis deux ans et demi, donc assez vulnérable et stressée par cette demande d'entretien, confie-t-elle. J'essaie d'exercer de façon loyale et appropriée pour mes patients. Je n'ai pas l'impression de donner des arrêts de complaisance." "On se bat et il est hors de question que l'on vous lâche", a lancé Mireille Noussan, une patiente qui se mobilise pour défendre les professionnels de santé locaux. Elle aurait déjà collecté près de 1700 signatures et 57 lettres de soutien, envoyées au conseil de l'Ordre, au ministère et à la CPAM. [Avec Ouest-France.fr]
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