Revaloriser les visites à domicile : le combat des futures négos conventionnelles
"Aujourd'hui nous attendons des prochaines négociations conventionnelles qu'elles soient le versant ambulatoire du Ségur de la santé. Nous voulons qu'elles puissent être dotées de moyens financiers à la hauteur de ce que l'on attend des soins ambulatoires", a lancé le président de MG France Jacques Battistoni avant de prévenir "il est clair que si nous devons négocier mais qu'il n'y a pas d'argent derrière, cela sera difficile de signer un accord et d'obtenir l'adhésion de nos confrères". Cette négociation portera sur des éléments d'organisation des soins et de valorisations des actes. "Il sera important pour nous que soient valorisées les équipes de soins primaires. Il faut aussi donner un coup d'accélérateur aux CPTS dont on a vu l'importance au moment de la crise", estime Jacques Battistoni.
Dans le cadre du service d'accès aux soins (SAS), MG France exige que les généralistes soient pilotes de la plateforme. L'Assurance maladie, rémunérera la régulation, via les opérateurs de soins non programmés et le médecin régulateur d'astreinte. Le syndicat souhaite que soit négociée une revalorisation des effecteurs "pour inciter les généralistes à intégrer dans leur activité de tous les jours" le SAS. "Il faut se rappeler que cela va apporter un vrai service aux généralistes dans la mesure où ils pourront s'appuyer sur le SAS pour partir en vacances, se former alors qu'ils ont une obligation déontologique de continuité des soins…" "Le tarif de la visite est notoirement sous-évalué" Sur le plan de la revalorisation des actes, l'autre grande "priorité" de MG France est l'augmentation de la visite à domicile pour les patients dépendants. "A chaque négociation conventionnelle, nous rappelons que la revalorisation de la visite est priorité, pour les médecins généralistes comme pour les patients", juge le président du syndicat. "Fixé à 35 euros, le tarif de la visite est notoirement sous-évalué", s'agace Jacques Battistoni. "La visite est une consultation complexe, qui prend du temps, où la coordination...
des soins est importante. C'est une visite très importante pour permettre à certains patients âgés de ne pas aller en Ehpad", justifie le généraliste. "Quelque part c'est un mépris que nous ressentons de ne pas valoriser la visite. Si on veut que les médecins généralistes ne fassent plus de visite, il ne faut pas revaloriser leur travail", s'agace-t-il. MG France souhaite également s'attaquer à la consultation complexe, jugée trop compliquée. Le syndicat cite en exemple la consultation de première prise de contraception. "Cela fonctionne de tel à tel âge. Les médecins ne savent plus ce qui rentre ou pas dans les clous et ne cotent finalement pas la consultation complexe alors qu'ils y auraient droit", constate Jacques Battistoni qui demande donc une valorisation et une simplification de conditions d'application de ces consultations. "Organisation et valorisation ciblées sont les deux axes prioritaires de ces négociations. S'il n'y' a pas une dotation financière qui se chiffre en centaine de millions voir en milliard d'euros pour la médecine générale et pour les soins primaires, nous n'aboutirons pas", met en garde MG France.
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