Seul un médecin sur cinq en Île-de-France a bénéficié du contrat d’aide à l’installation

07/10/2022 Par Marion Jort
L’URPS Île-de-France révèle que seuls 21% des médecins éligibles au contrat d’aide à l’installation entre 2018 et 2021 dans la région l’ont demandé. Elle demande à ce que ce contrat soit élargi et défiscalisé pour augmenter son attractivité.  

 

"On ne peut plus se passer d’aucune installation de médecin", plaide l’URPS Île-de-France dans un communiqué. Révélant que seuls 21% des praticiens éligibles au contrat d’aide à l’installation des médecins (CAIM) qui se sont installés entre 2018 et 2021 en ont bénéficié, elle appelle de toute urgence à en revoir ses modalités pour rendre plus attractive l'installation en zone sous-dense dans la région. 

Pour rappel, le CAIM est une aide financière versée en deux temps pour inciter à l’installation : 50% dès l’installation en zone fragile et 50% après 1 an d’exercice. "Elle vise à vous aider à faire face aux frais d’investissement liés au début de votre activité (locaux, équipements, charges diverses…)", précise l’Assurance maladie.  

Selon l’URPS, 35% des médecins qui auraient pu y prétendre ont préféré ne "pas bénéficier de subvention publique" et 26% des répondants ont déclaré "ne pas avoir été informés du dispositif". Pour le reste, les médecins ne rentraient pas dans le cahier des charges : secteur 2 ou non adhérent à une CPTS, par exemple.  

 

"Chaque installation compte"

"Les témoignages révèlent que cette aide est appréciée pour compenser des consultations longues de nouveaux patients complexes, elle est donc précieuse pour faciliter un début d’activité. Toutefois, elle n'apparaît pas déterminante dans le choix du territoire puisque seuls 41% des médecins déclarent qu’elle a eu un effet sur le choix de leur commune d’installation", analyse l’URPS. Par ailleurs, plus de la moitié des répondants ont relevé des problèmes dans la communication avec les CPAM. "De nombreux médecins se plaignent de l’exposition fiscale de cette aide qui diminue d’au moins 30% son montant" et "l’obligation de participation à la permanence des soins ambulatoires reste pour 67% des bénéficiaires la clause la plus contraignante du dispositif", ajoute l’organisation.  

Même si dans l’ensemble, 9 médecins sur 10 se disent plutôt satisfaits du CAIM, l’URPS souhaite donc aller plus loin. "Nous recommandons ​la construction d’un système qui ne dépende pas de primes mais repose sur une juste valorisation des actes pour offrir un avenir professionnel de qualité aux jeunes praticiens", écrit-elle.  

Rappelant que "chaque installation" compte dans la région, premier désert médical de France, l’URPS demande ainsi de rendre obligatoire et systématique l’information écrite à propos du CAIM au moment d’une nouvelle installation, d’ouvrir le contrat aux médecins qui s'installent seuls ou sans pouvoir justifier d’un exercice en groupe ainsi qu’à ceux qui veulent exercer en secteur 2. Elle propose également de ne pas obliger les médecins à participer à la PDSa "car cela n'est pas possible sur tous les territoires". Enfin, elle souhaite défiscaliser l’aide "de manière à ce que les médecins sachent précisément quel est le montant sur lequel ils peuvent compter alors qu'ils débutent leur exercice".

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