A Toulon, SOS Médecins cesse de se rendre dans certains quartiers après l'agression d'un généraliste
Trop, c'est trop. SOS Médecins ne se rendra plus dans huit quartiers jugés "sensibles" de la métropole de Toulon Provence Méditerranée. L'association a pris cette décision radicale après l'agression de l'un de ses généralistes, ce dimanche 4 février, en plein après-midi.
En sortant d'une consultation au domicile d'un patient, au cœur de la cité toulonnaise des Œillets, le praticien a été violenté par plusieurs jeunes hommes. La raison ? Le généraliste avait pris en photo un "banal" feu de poubelle, rapporte Var Matin.
"On subit des contrôles d'identité"
Le praticien a été "poursuivi au milieu des HLM" et "sommé de donner son téléphone", relate le quotidien local. Parvenu à son véhicule, il a été stoppé par des barricades et giflé par ses agresseurs, avant de réussir à prendre la fuite.
"Ce n’est pas la première fois que ça arrive, a réagi le Dr Gérald Dauphin, président de SOS Médecins Var. Dans certains endroits, on subit des contrôles d’identité pour vérifier qu’on n’est pas de la police. On ouvre nos sacs, on nous menace." Une situation qui empire, selon le Dr Dauphin, qui explique qu'elle est liée "au trafic de drogue et à la proximité de points de deal". Un membre de SOS Médecins raconte que l'un de ses collègues "s’est fait accompagner dans l’ascenseur par quatre types avec des kalachs !"
"On veut se concentrer sur la prise en charge médicale du malade, on n'a pas envie de se soucier de la sécurité, d'avoir à réfléchir à comment on va accéder, comment on va ressortir d'un immeuble", a ajouté le Dr Dauphin au micro de BFMTV, justifiant la décision prise de ne plus intervenir dans certains quartiers. En janvier 2022, l'asso avait déjà suspendu ses visites à domicile durant 48 heures après l’agression de l’un de ses membres dans le quartier du Pont-du-Las à Toulon.
Du côté des habitants, l'incompréhension et la colère règnent. "Les médecins vont en zone de guerre mais refusent d’aller dans certains quartiers ? Ce n’est plus le serment d’Hippocrate mais le serment d’hypocrite", a dénoncé une habitante. SOS Médecins Var leur propose toutefois de "les ausculter ailleurs", en dehors de ces huit quartiers, ou de se rendre dans l'un des trois centres SOS (La Seyne, Hyères ou La Valette).
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