Contre la réforme du 3ème cycle, les internes en grève illimitée

18/04/2017 Par Fanny Napolier

"Réforme bâclée". L'intersyndicat national des internes a déposé un préavis de grève illimitée à compter de ce mardi pour dénoncer la réforme du troisième cycle des études médicales.

La réforme du troisième cycle des études médicales doit entrer en vigueur dès novembre prochain. Mais les internes n'en veulent pas. L'intersyndicat national des internes (Isni) a déposé un préavis de grève illimitée. Les internes, soutenus par la CSMF, plusieurs conseils nationaux d'université et des collèges de spécialistes, dénoncent une réforme inaboutie, bâclée et un manque de concertation. Cette réforme très attendue maintient un cursus en quatre ans en cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie, alors que l'Isni et ses soutiens en réclament cinq. "La médecine évolue", souligne Olivier Le Pennetier pour justifier une année supplémentaire dans l'apprentissage de nouvelles techniques. Et la réforme pourrait même entraîner une réduction du temps de formation, selon lui. Elle prévoit l'instauration d'un "statut d'assistant de 3e cycle" en 4e année, alors que les postes d'assistants sont actuellement réservés aux praticiens ayant terminé leur internat, explique-t-il. Par ailleurs, aucune garantie sur la rémunération de l'étudiant lors de cette phase n'a été avancée, ni sur le nombre de postes post-internat. "Cette réforme bâclée n'est pas à la hauteur de l'enjeu qu'est la santé des Français. Nous ne pouvons cautionner que la qualité de formation et la qualité des soins soient sacrifiées pour des contraintes d'agenda", ajoute l'Isni. Mais tous ne sont pas de cet avis. L'autre inersyndicat d'internes, l'ISNAR IMG s'est désolidarisé du mouvement, en réaffirmant sa volonté "de voir aboutir une réforme progressiste". L'ISNAR IMG rappelle toutefois que "des points d'inquiétude doivent encore trouver réponse". Dans un communiqué, l'Anemf (Association nationale des étudiants en médecine de France) a aussi dit son "attachement à une entrée en vigueur de la réforme dès la rentrée universitaire de 2017". "Il serait illusoire de considérer la formation actuelle en troisième cycle supportable, efficiente ou même égalitaire", ajoute l'Anemf, qui rappelle son refus d'une seconde année de moratoire sur cette réforme, même "imparfaite". Les grévistes sont invités à se rassembler mardi à 16h00 devant le ministère de l'Enseignement supérieur à Paris pour contester l'arrêté qui doit être présenté au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (Cneser). En province, des rassemblements ont eu lieu dès ce matin dans plusieurs CHU.

 

[Avec AFP]

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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