Le cauchemar de trois étudiants en Paces, admis puis recalés en médecine par erreur

10/07/2020 Par Marion Jort
PASS/LAS
Une semaine après avoir appris leur admission en filière médecine suite au concours de la Paces, trois étudiants de la faculté de Limoges se sont vu notifier une “erreur de matériel” entraînant leur recalage. Ils racontent leur désarroi et leur colère à Egora

Jeudi 2 juillet, les résultats de la Paces tombent à la faculté de Limoges. Pour Margaux, Julie et Matthias, tous les trois doublants cette année, le travail paye enfin : c’est l’admission en médecine.  Ils sont classés 143eme, 148ème et 159eme. Alors que le numerus clausus est de 150 personnes cette année à Limoges, sans compter les étudiants étrangers, tous les trois passent de justesse, mais ils passent. “On a passé la semaine à fêter ça avec notre famille, on a eu le temps de le dire à tout le monde”, raconte Julie. “C’était la plus belle semaine de notre vie”, renchérit Margaux.

Mais cinq jours plus tard, le 7 juillet à 20h, à la veille du choix des filières de spécialité, ils reçoivent un mail de la responsable de la scolarité des Paces les informant qu’il y avait eu “des erreurs de correction de grille” et donc “une erreur de classement”. Tous les trois sont déclassés, placés sur liste d’attente, Matthias est à une place de l’admission en étant classé 159ème, Julie est 162ème et Margaux, 166ème. La douche froide.  “C’était un mail sans excuses, rien du tout. Il était 20h et on avait le mail sous les yeux. On est tombés de très haut”, lâche Margaux, abattue. Immédiatement, Julie tente de contacter, via les réseaux sociaux, d’autres étudiants afin de savoir si elle était la seule dans ce cas. C’est comme cela qu’elle entre en contact avec Matthias et Margaux.    Problème sur la feuille de correction “Le lendemain on est allés à la fac ensemble pour demander un rendez-vous avec les doyens, explique la jeune femme. On a eu un rendez-vous avec les doyens de médecine, de pharmacie, la responsable des études et la personne chargée de la correction des grilles de QCM”. “Nous, on était un peu K.O, poursuit Matthias. Ils nous ont fait entrer pour nous expliquer ce qu’il s’était passé. Ils nous ont dit que c’était une erreur à cause du matériel. En réalité, ils nous ont expliqué que le correcteur des grilles entrait les corrections dans une machine pour la programmer. Sauf qu’en fait, la feuille de correction qu’on lui a fourni avant la programmation était fausse. Ce n’est donc pas une erreur matérielle. C’est une erreur faite par un humain”, s’insurge celui qui rêve de devenir anesthésiste. 

Problème, cette erreur n’a pas eu un effet domino sur tous les candidats. Au contraire, puisque cette erreur ne concerne qu’une épreuve de spécialité coefficient 3, elle pouvait pénaliser certains candidats…. et en favoriser d’autres. Un constat qui ne fait qu’ajouter un peu de colère à leur abattement. “On nous a dit que les hasards avaient fait que nous étions les seuls impactés”, rage Matthias.  Les jeunes étudiants veulent donc se battre. “Notre combat, c’est de retrouver notre place en médecine”, affirme Margaux. Or, depuis le rendez-vous avec les doyens, la situation est figée. “C’est vraiment la goutte d’eau de trop après une année compliquée”, explique-t-elle.  Lors de la réunion, les responsables de l’université ne leur ont pas parlé de réintégration, arguant du fait que le numerus clausus était une décision nationale, prise par le ministère. Ils leur ont donc fait comprendre qu’il fallait compter sur l’évolution de la liste d’attente… Ou les autres filières, le cas échéant. De son côté, Margaux a également passé sage-femme, et Julie, kiné. Matthias lui, n’a pas prévu de plan B. “Il n’y avait aucune empathie. On est sortis plus mal qu’on y était entrés”, se désole Margaux. 

D’autant que leurs espoirs de voir la liste pour médecine bouger est maigre. “L’an dernier, ça a évolué d’une place donc Matthias à encore une chance”, dit Julie. “Le souci, c’est que cette année est exceptionnelle. Notre scolarité s’est arrêtée au mois de mars et de ce fait, les mois de révisions ont commencé au mois de mars. Et finalement, les doublants ont été désavantagés parce qu’ils ont perdu leur avance sur les primants qui ont pu travailler tous les petits détails”, explique Matthias. “Alors certes, chaque année il y a des désistements. Mais, cette année, des personnes qui normalement n’auraient pas dû être dans le numerus y sont et ne vont logiquement pas laisser leur place”.  Les étudiants demandent donc de réintégrer le classement à leur place annoncée le 2 juillet. “A année exceptionnelle, décision exceptionnelle…”, espère Margaux.

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