Les étudiants en kiné dénoncent le "chantage" à la coercition exercé par l’Assurance maladie

12/07/2023 Par Louise Claereboudt
Paramédicaux
Pourtant rejetées par les syndicats représentatifs de la profession en janvier, les mesures coercitives proposées dans l’avenant 7 à la convention des kinés ont été remises sur la table, dénonce la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie, dans une lettre ouverte adressée au Président. 

 

Face à "ces injustices", ils ont décidé de demander l’aide du chef de l’Etat. Dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, et publiée sur les réseaux sociaux, les étudiants en kinésithérapie dénoncent "le chantage exercé par l’Assurance Maladie" sur eux "dans le cadre des négociations conventionnelles". En effet, "les mesures coercitives proposées dans l’avenant 7, pourtant rejetées par les syndicats représentatifs de la profession au mois de janvier dernier, ont été remises sur la table", explique la Fédération nationale des étudiants en kiné (FNEK). 

Signé mi-décembre avant d’être rendu caduc, cet accord prévoyait le renforcement de la régulation à l’installation. L’extension du périmètre des zones sur-denses, au sein desquelles l’installation est conditionnée à un départ, avait été validée par la FFMKR. Il avait aussi été convenu que l’installation des jeunes diplômés ne puisse se faire qu’en zone sous-dotée ou très sous-dotée. 

Pour être conventionné dans une autre zone, l’accord prévoyait que le kiné justifie d’une expérience préalable d’au moins deux ans en établissement sanitaire ou médico-social ou en zones "sous-dotées" ou "très sous-dotées". Mais le syndicat national des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR) et Alizé s’y étaient opposés. Le SNMKR avait alors appelé à la reprise des négociations avec la suppression des mesures coercitives pour les étudiants. 

 

A en croire la Fédération des étudiants, il n’aura fallu que quelques mois pour que les propositions coercitives ne soient finalement remises sur la table dans le cadre de la reprise des négos dites flash, le 21 juin. Selon la FNEK, celles-ci risqueraient au contraire d’entraîner "un risque de rupture de la continuité du soin dans les zones sous-dotées et très sous-dotées". Elle ajoute que la régulation à l’installation des médecins a été rejetée par les députés à la mi-juin et que François Braun a lui-même jugé que celle-ci serait inefficace voire "dégraderait l’offre de soin". 

"Qu’en est-il par conséquent pour les masseurs-kinésithérapeutes ? L’unification de notre profession ainsi que celle de l’ensemble du corps médical et paramédical est mise à mal par les propositions de l’Assurance maladie", fustige la FNEK. Les étudiants "disent non à la coercition", martèle la Fédération, qui indique que 90% d’entre eux sont défavorables à une "obligation d’exercice en zone sous-dotée ou en salariat à la sortie du diplôme", selon une enquête qu’elle a menée. 

"Nous nous questionnons également sur les leviers que possède l’Assurance maladie concernant l’alignement des frais de scolarité des instituts de formation en masso-kinésithérapie (IFMK) à hauteur des frais universitaires, en particulier pour les IFMK privés", ajoute la FNEK. "Nous ne voulons pas d’une contrepartie en échange de la coercition !" 

Les étudiants dénoncent enfin "le cruel manque de déontologie de la part de nos futurs confrères et consœurs face aux textes qui menacent notre liberté d’installation". Exaspérés, ils appellent Emmanuel Macron à intervenir. 

De son côté la FFMKR a annoncé le 10 juillet avoir reçu de la Cnam un nouveau "projet d'avenant conventionnel", "fruit des échanges riches au cours de ces derniers jours avec l'ensemble des organisations professionnelles qui ont eu l'occasion d'amender ce projet". "Il contient à la fois les mesures structurantes et financières de l'avenant 7, les amendements portés par les syndicats au cours de ces négociations ainsi que les revalorisations de 3% de la lettre clé." 

 

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