Accusé d'avoir caché ses liens d'intérêts avec Total alors qu'il était auditionné par le Sénat sur le coût économique de la pollution de l'air, le pneumologue Michel Aubier a plaidé la "naïveté".
"Pour moi, il n'y avait pas de liens d'intérêts", s'est défendu hier le Pr Michel Aubier, ancien chef du service pneumologie de l'hôpital Bichat (AP-HP), devant le tribunal de grande instance de Paris. Le pneumologue de 70 ans comparaissait pour "témoignage mensonger sous serment". Auditionné le 16 avril 2015 par une commission d'enquête du Sénat sur le coût économique de la pollution de l'air, le médecin avait sciemment omis de mentionner qu'il était salarié du groupe pétrolier Total depuis 1997, qui lui a versé la bagatelle de 400.000 euros de 2012 à 2015. "Je ne l'ai pas dit car il s'agissait d'évaluer le coût de la pollution, ce n'était pas un sujet sanitaire. Pour moi, ça n'avait aucun lien", justifie-t-il. Tout en finissant par reconnaître, acculé par la présidente du tribunal, que Total est "très probablement" un pollueur. Quelques heures auparavant, son avocat avait tenté, en vain, de soulever une question prioritaire de constitutionnalité : une enquête parlementaire peut-elle être qualifiée de juridiction ? Le Pr Aubier étant convoqué comme "expert sachant et non comme témoin", il n'était pas tenu de dire la vérité sous serment, argumente Me Saint-Pierre. Le Parquet a requis 30 000 euros à l'encontre du pneumologue qui, fin avril a écopé d'un simple blame de la part de l'Ordre des médecins. Une peine clémente : le médecin risque jusqu'à cinq ans de prison. Le jugement sera rendu le 5 juillet. [avec Le Figaro]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus