Homéopathie : "on continue" la formation, déclare le doyen de Brest

11/07/2019 Par Yvan Pandelé
La décision de dérembourser l'homéopathie a placé les doyens de médecine devant la responsabilité de statuer sur le maintien ou non des formations à l'université. Pour Brest, l'affaire est entendue : le DIU d'homéopathie demeure.

Avec le déremboursement de l'homéopathie en 2021, qu'en sera-t-il des formations universitaires ? L'enjeu est de taille, ne serait-ce que parce que l'existence de DU/DIU conditionne celle de médecins homéopathes. Le premier doyen à s'exprimer publiquement depuis l'avis de la HAS est le Pr Christian Berthou, directeur de la faculté de médecine de Brest et chef du service d'hématologie de l'hôpital Morvan. Dans un entretien à Ouest-France, il prend clairement position en faveur de l'homéopathie. "Nous relevons du ministère de l’Enseignement supérieur. Nous n’avons reçu aucune demande de sa part pour arrêter. Donc, nous ne la fermons pas ! On continue !", indique le PU-PH breton, interrogé sur le maintien de la formation d'homéopathie. En 2013, la fac de Brest avait innové en proposant le premier DU d'homéopathie en médecine [ce sont le plus souvent les facultés de pharmacie qui l'organisent, NDLR], en lien avec les universités de Lyon-Sud et Reims.

Christian Berthou ne se limite pas à défendre l'enseignement, mais soutient aussi la pratique homéopathique et son intérêt médical. "L’homéopathie aide à soigner des otites à répétition chez un enfant, des troubles digestifs, à faire partir une verrue. Des maladies bénignes mais gênantes. Et ça marche ! Il faudrait une étude randomisée pour étudier son efficacité scientifique", estime-t-il, indiquant que "60 % des Français" (52 %, d'après un sondage Odoxa de 2019) avaient recours aux granules. Avant la décision de la HAS, le président de la conférence des doyens Jean Sibilia (Strasbourg) avait pris position en faveur du maintien des DU d'homéopathie, officiellement pour des raisons de pragmatisme. D'autres universités font figure de bastions, telles que Lyon-Sud (et son amphithéâtre "Boiron"). A l'inverse, la fac de Lille avait suspendu sa formation en attendant l'avis de la HAS, et Angers l'avait supprimée. Tours a suivi le même chemin depuis, et le président de Paris Descartes a appelé à suivre le mouvement. Quant à Bordeaux, elle ne propose plus de formation depuis 2009. [Avec Ouest-France]

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