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"Le nombre de médecins sera limité" : MG France prédit "l'échec" des groupes de pratiques
La convention médicale signée en juin dernier a acté la mise en place de groupes d'amélioration des pratiques en vue de répondre à l'objectif commun de pertinence des soins. Un appel à projets pour soutenir leur déploiement a été lancé par l'ANDPC et l'Assurance maladie. Mais pour MG France, il ne répond pas à l'enjeu de sensibiliser le plus de médecins sur le terrain.
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"Afin d’améliorer la pratique professionnelle en matière d’efficience et de pertinence des soins", la nouvelle convention médicale, signée en juin dernier par cinq des six syndicats représentatifs des médecins libéraux, a acté la mise en place de groupes d'amélioration des pratiques sur le territoire. C'est l'un des 15 objectifs que les partenaires conventionnels se sont engagés à respecter collectivement.
Ce dispositif d'échange entre pairs aura pour but d'installer chez les participants "une démarche réflexive de leur pratique" : conduites diagnostiques, thérapeutiques ou de parcours de soins du patient. Ils devront aussi accompagner les médecins dans l'amélioration de la qualité des soins au regard des dernières données de la science et, ainsi, "éviter les dépenses inutiles", ont précisé l'Assurance maladie et l'Agence nationale du développement professionnel continu (DPC), dans un communiqué.
Le concours visant à régulariser les Padhue est-il trop sélectif?
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Michael Finaud
Oui
Ces questions binaires des débats EGORA sont inappropriées en particulier sur ce sujet qui mériterait tant de nuances. La questio... Lire plus
Sept mois après la signature de la convention médicale, ces deux organismes – qui cofinanceront les groupes d'analyse de pratiques – ont annoncé avoir lancé conjointement un appel à projets pour leur mise en œuvre. Cet appel à projets se déploiera de 2025 à 2027 dans onze régions (Bretagne, Normandie, Centre, Haut de France, Pays de la Loire, Martinique, Réunion, Guadeloupe).
Objectif : sélectionner dans chacune de ces régions un organisme chargé du déploiement, de l'accompagnement méthodologique, du suivi et de l'évaluation de l'impact des groupes d'analyse de pratique, qui seront constitués de 10 à 15 médecins libéraux (généralistes ou spécialistes). "Un organisme pourra être sélectionné pour couvrir plusieurs régions", précise le communiqué.
Seuls les organismes enregistrés auprès de l'ANDPC pour les médecins et l’évaluation des pratiques professionnelles pourront candidater.
S'il assure soutenir le principe de ces groupes d'amélioration des pratiques, MG France a déploré les "conditions administratives imposées pour le portage de cette mesure essentielle", qui rendent "très hautement probable l'échec du dispositif", peut-on lire dans un communiqué diffusé ce mercredi 29 janvier.
"En exigeant qu'un seul organisme de formation soit retenu pour l'ensemble d'une région, au détriment de toutes les autres associations de formation continue, ainsi exclues, il est très évident que le nombre de médecins qui pourront intégrer ces groupes restera très limité", met en garde le premier syndicat de généralistes. Raison pour laquelle ce dernier ne participera pas à l'appel à projets qui vient d'être lancé. "Les objectifs affichés dans la convention supposent une adhésion massive des professionnels de santé, qui ne sera pas obtenue de cette manière."
Le syndicat se montre ferme : il refuse de "porter la responsabilité de l'échec à venir" de ce déploiement et de ses conséquences directes sur le niveau d'atteinte des engagements conventionnels, partagés avec l'Assurance maladie.
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