Après les annonces, place à la “pédagogie”. Invités des matinales de France Inter et France Info, le Premier ministre et la ministre de la Santé ont dû s’expliquer sur les mesures annoncées hier pour sauver l’hôpital public. Interrogé sur la proposition d’une prime accordée pour les infirmières et aides-soignants d’Ile-de-France gagnant moins de 1.950 euros net par mois, le Premier ministre a répondu qu’il se souhaitait “diviser personne”. “Le collectif Inter-Urgences vous reproche de vouloir diviser Paris et les régions”, interroge Nicolas Demorand. “Je ne veux diviser personne, je veux sauver l’hôpital public. Et quand on veut sauver l’hôpital public, on regarde où sont les problèmes les plus criants et consacre les moyens aux problèmes les plus criants”, a répondu Édouard Philippe. Il y a une spécificité de la région parisienne. Pas parce que c’est Paris mais parce qu’il y a d’abord une très grande densité hospitalière, parce que les conditions d’exercice sont un peu particulières, très décalées, très intenses… Parce que la cherté de la vie - ce n’est pas propre qu’à Paris, c’est aussi vrai dans d’autres endroits - est particulière. Et parce qu’à Paris, on se heurte aujourd'hui à un tel cumul de ces phénomènes que partout dans l’APHP, on ferme des lits.” La ministre de la Santé a de son côté souligné qu’il n’existait en dehors de Paris “aucune grande ville où les gens font deux heures pour venir de travailler”.
.@agnesbuzyn sur les primes promises aux soignants : "Vous n'avez aucune autre grande ville que Paris où les gens font plus de deux heures de trajet pour aller travailler" pic.twitter.com/JOj39FFxtd
— franceinfo (@franceinfo) November 21, 2019
D’autant qu’aux yeux du Premier ministre, personne ne sera laissé pour compte. “Il y a beaucoup de mesures dans le plan qui sont des mesures générales, qui s’appliqueront partout en France. On crée une prime dite de 'service', qui sera à la main des chefs de service. C’est-à-dire de ceux qui connaissent la réalité médicale, le fonctionnement d’un service. Cela sera bien appliqué partout en France donc tout ceux qui travaillent à l’hôpital sont susceptibles de la toucher.”
.@EPhilippePM : "Je ne veux diviser personne, je veux sauver l'hôpital public. (...) On essaie de donner des instruments aux managers pour répondre aux urgentes les plus criantes et les plus graves" #le79Inter pic.twitter.com/f0P6dOFUoj
— France Inter (@franceinter) November 21, 2019
"Tout le monde va pouvoir, dans tous les territoires, accéder à une revalorisation qui récompense un engagement particulier" a de son côté martelé Agnès Buzyn sur France Info. Pas d’augmentation de salaire Infirmières et aides-soignants demandent une revalorisation de leur profession en demandant, notamment, une augmentation de salaire de 300 euros par mois. Il n’en est pourtant rien dans les mesures proposées par le Gouvernement qui mise sur les “primes”. “Nous avons considéré que si nous augmentons les salaires, l'impact sur chacun des personnels concernés, sur les femmes et les hommes concernés, aurait été très largement en-deçà des espérances formulées, s’est justifié Édouard Philippe sur France Inter. Donc notre choix - c’est choix et je l'assume - c’est de concentrer les moyens publics sur ce qui nous semble le plus urgent pour faire fonctionner l’hôpital.”
[Avec France Inter et France Info]
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