Tarifs des hôpitaux pour 2024 : le secteur privé dénonce "une injustice inédite"
Mardi 26 mars, Frédéric Valletoux a annoncé par voie de presse les tarifs hospitaliers pour l'année 2024. Ceux-ci augmenteront de 4,3% pour les hôpitaux publics, mais stagneront pour les établissements privés. La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) dénonce dans un communiqué "une injustice inédite".
"Le Gouvernement commet une faute politique en opposant les différents acteurs du système de santé", juge la Fédération hospitalière privée (FHP) dans un communiqué, diffusé mercredi 27 mars. La veille, le ministre délégué à la Santé a rendu public les tarifs qui seront en vigueur en 2024 pour financer les établissements de santé publics et privés. Dans Les Echos, il a annoncé que ces tarifs augmenteraient de "4,3% pour les établissements publics et privés non lucratifs, et de 0,3% pour les établissements privés lucratifs".
Frédéric Valletoux a justifié cette différenciation par "la forte dynamique" qu'a connue le secteur privé "ces dernières années". "La régulation de l'activité du privé est forte et va logiquement soutenir les résultats financiers des établissements privés", a-t-il expliqué, ajoutant que "le secteur privé [avait] bénéficié d'une partie d'une aide exceptionnelle de 500 millions [d'euros] débloquée en début d'année par le Gouvernement pour accompagner les établissements face à leurs besoins de trésorerie". Un discours qui n'a guère plu au secteur.
"Dans un contexte de dégradation économique déjà abyssale pour les établissements de santé, l’insuffisance des tarifs annoncés relève du coup de grâce", dénonce la FHP. "Plus de 50% des cliniques et hôpitaux privés - qui représentent 35% de l'activité hospitalière en France - vont être en déficit, avec les conséquences induites en matière d’accès aux soins pour les citoyens", prévient la fédération, taclant au passage les "décisions comptables à courte vue" de l'exécutif.
Alors que l'année 2023 a "déjà été marquée par un sous-financement de l’inflation de 1,5 milliard d’euros et des mesures discriminatoires" envers les personnels du privé, la FHP estime que "les annonces gouvernementales parachèvent un plan d’économies drastique sur la santé, dans la droite ligne d’un Ondam insincère".
En outre, la différenciation "arbitraire" des tarifs "témoigne d’une rupture consommée et assumée après une certaine cohérence de traitement entre public et privé lors de la crise du Covid", poursuit l'organisation représentant 1 030 cliniques et hôpitaux privés. Et ce, alors même que la demande qui leur a été faite était de s'"inscrire dans une logique coopérative avec le secteur public".
"Affaiblir l’hôpital privé ne permettra pas que l’hôpital public aille mieux, mais au contraire portera préjudice à l'ensemble du système de santé", a déclaré le président de la FHP, Lamine Gharbi, pour qui cette "injustice inédite décidée par les pouvoirs publics" aura comme "conséquence directe" la "mise en péril des soins" assurés par le privé "pour des millions de Français".
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