Les hôpitaux publics réclament une aide d’1,2 milliard d’euros pour faire face à l’inflation
"Si le Gouvernement a reconnu la nécessité d’un financement supplémentaire, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 a été adopté sans qu’aucune enveloppe supplémentaire ne soit débloquée au titre de l’inflation", s’insurgent la Fédération hospitalière de France (FHF) et sept associations d’élus locaux*, dans un communiqué commun diffusé ce jeudi 7 décembre. Ensemble, ils demandent à l’Etat de débloquer "sans délai" un fonds d’urgence pour soutenir les établissements publics, hôpitaux et Ehpad.
Depuis 2019, la hausse des dépenses, partiellement financées, et les tensions sur les recrutements ont conduit à un "doublement du déficit des hôpitaux publics, qui atteignait 1 milliard d’euros en 2022". Celui des Ehpad publics, qui s'élevait l'an dernier à "500 millions d’euros", a été "multiplié par vingt sur la même période". "Partout en France, les remontées des établissements indiquent que le déficit augmentera à nouveau très fortement en 2023 sans décision rapide et forte du Gouvernement", préviennent-ils.
Sans aide, élus et monde hospitalier s’attendent à des reports voire des abadons de projets d’investissements "pourtant indispensables pour la population", mais aussi à des "difficultés de trésorerie accentuées au détriment du tissu économique local", et à un "affaiblissement de la capacité à recruter de nombreux établissements". Alors que des signaux positifs ont été observés en 2023 en matière d’attractivité et de recrutements notamment, les signataires du communiqué craignent un coup de frein dramatique.
La compensation des coûts de l'#inflation est une nécessité absolue. Le moment est important : préserver et renforcer les signes de reprise dans les #hôpitaux et #ehpad publics est un impératif pour répondre aux besoins de santé d'aujourd'hui et de demain. https://t.co/4dMtD9nd2T
— Arnaud Robinet (@ArnaudRobinet) December 7, 2023
La FHF – qui avait déjà tiré la sonnette d’alarme au début de l’examen du PLFSS - et les élus locaux chiffrent à 1,2 milliard d’euros le montant de l’aide demandée : 1 milliard pour les hôpitaux publics et 200 millions pour les Ehpad publics. "Ce montant constitue un minimum incompressible, en particulier parce que les mesures de revalorisations salariales du Ségur ne sont pas totalement compensées dans le budget des hôpitaux." "L’absence de compensation intégrale par le Gouvernement des coûts de l’inflation créerait les conditions d’une crise sanitaire, économique et social", alertent-ils, appelant à une réforme du modèle de régulation des dépenses de santé.
Hospitaliers et élus rappellent que la situation budgétaire des établissements de santé a été considérablement mise à mal avec l’épidémie Covid : "il parait inenvisageable de leur demander un plan d’économies majeur". Fin octobre, le Gouvernement avait promis de réexaminer la situation financière des hôpitaux avant la fin de l’année.
*Villes de France, l’Association des petites villes de France, Régions de France, l’Association des maires de France, Intercommunalités de France, France urbaine, Départements de France.
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