"Il faut dissoudre l'Ordre des médecins !" : trois syndicats de médecins signent une tribune au vitriol
Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), Syndicat de la médecine générale (SMG), Union fédérale des médecins -CGT*, mais aussi des associations telles Stop violences obstétricales et gynécologiques ou le Collectif national des droits des femmes… 26 organisations ont signé une tribune, mardi 9 mars, pour demander la "dissolution immédiate" de l'Ordre des médecins, institution qu'elles jugent inutile, non démocratique et "nocive".
S'appuyant sur le "rapport accablant" rendu par la Cour des comptes en 2019, les signataires jugent l'Ordre "incapable de réaliser les missions qui lui sont confiées". "L’Ordre des médecins se présente comme le garant de la déontologie dans le double but de veiller à la qualité des soins et de défendre l'indépendance et l'honneur des professionnels. De quelle qualité des soins parle-t-on lorsque l'Ordre des médecins conteste le droit à l'IVG pour toutes les femmes ?" chargent-ils, en référence à l'opposition du Cnom à la suppression de la double clause de conscience. "De quel honneur parle-t-on lorsque l'Ordre des médecins couvre des soignants violeurs et pédo-criminels, pourtant dénoncés par les patients victimes ou leurs proches ?" écrivent-ils.
Pour ces syndicats et associations, en effet, l'Ordre exerce une "justice d'apparat" : "les jugements sont rendus sans possibilité d'enquête, donc sans contrôler si les faits sont établis ! Les chambres de conciliation appliquent un pseudo respect du contradictoire en contrevenant ouvertement au respect du secret médical. Ce qui aboutit d'un côté à une 'tolérance' vis-à-vis de médecins ayant commis des actes violents envers des patients et de l'autre côté à la condamnation des médecins qui ont établi un lien entre des pathologies et des conditions de travail", jugent-ils, estimant que la "justice de droit commun" est apte à prendre le relais, de même que les URPS et l'ARS pour les missions administratives. "La santé est une question bien trop sérieuse pour la confier aux seuls médecins."
Ce mercredi midi, le Cnom n'avait pas encore réagi.
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