"Il faut dissoudre l'Ordre des médecins !" : trois syndicats de médecins signent une tribune au vitriol

10/03/2021 Par Aveline Marques
Déontologie
Trois syndicats de médecins s'associent à plusieurs associations pour demander la "dissolution immédiate" de l'institution, qu'ils jugent inutile et à qui ils reprochent de protéger des "professionnels de santé corrompus et maltraitants". 

Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), Syndicat de la médecine générale (SMG), Union fédérale des médecins -CGT*, mais aussi des associations telles Stop violences obstétricales et gynécologiques ou le Collectif national des droits des femmes… 26 organisations ont signé une tribune, mardi 9 mars, pour demander la "dissolution immédiate" de l'Ordre des médecins, institution qu'elles jugent inutile, non démocratique et "nocive". 

S'appuyant sur le "rapport accablant" rendu par la Cour des comptes en 2019, les signataires jugent l'Ordre "incapable de réaliser les missions qui lui sont confiées". "L’Ordre des médecins se présente comme le garant de la déontologie dans le double but de veiller à la qualité des soins et de défendre l'indépendance et l'honneur des professionnels. De quelle qualité des soins parle-t-on lorsque l'Ordre des médecins conteste le droit à l'IVG pour toutes les femmes ?" chargent-ils, en référence à l'opposition du Cnom à la suppression de la double clause de conscience. "De quel honneur parle-t-on lorsque l'Ordre des médecins couvre des soignants violeurs et pédo-criminels, pourtant dénoncés par les patients victimes ou leurs proches ?" écrivent-ils.  

Pour ces syndicats et associations, en effet, l'Ordre exerce une "justice d'apparat" : "les jugements sont rendus sans possibilité d'enquête, donc sans contrôler si les faits sont établis ! Les chambres de conciliation appliquent un pseudo respect du contradictoire en contrevenant ouvertement au respect du secret médical. Ce qui aboutit d'un côté à une 'tolérance' vis-à-vis de médecins ayant commis des actes violents envers des patients et de l'autre côté à la condamnation des médecins qui ont établi un lien entre des pathologies et des conditions de travail", jugent-ils, estimant que la "justice de droit commun" est apte à prendre le relais, de même que les URPS et l'ARS pour les missions administratives. "La santé est une question bien trop sérieuse pour la confier aux seuls médecins." 

Ce mercredi midi, le Cnom n'avait pas encore réagi.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire
9 débatteurs en ligne9 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5