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Un gynécologue suspendu par l'Ordre pour avoir refusé de soigner une femme trans
Un gynécologue, installé à Pau (Pyrénées-Atlantiques), vient d'écoper de six mois d'interdiction d'exercer dont un mois ferme par le conseil régional de l’Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine pour avoir refusé de soigner une femme trans. Son cabinet devra fermer pendant toute la durée du mois de mars.
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Passé par Doctolib, un couple s’était présenté au secrétariat du gynécologue pour des douleurs à la poitrine. "La dame m’a expliqué qu’elle était en transition, avait raconté la secrétaire au Figaro . J’ai aussitôt prévenu le docteur par messagerie interne. Il m’a répondu : 'Je ne m’occupe pas de ça ; il y a des spécialistes à Bordeaux ou à Toulouse', message que je leur ai transmis. Mais ils sont devenus très agressifs, et m’ont traitée de transphobe". "J’étais sous le choc, c’est la première fois que je subissais une telle transphobie, c’était hyperviolent", avait alors raconté la jeune femme de 26 ans au Parisien.
"C’était le premier rendez-vous de ma compagne trans, il a refusé de la recevoir, sa secrétaire nous a jetés froidement. Je déconseille, plus jamais", avait alors écrit le compagnon de la patiente sur la page Google du gynécologue palois. Un commentaire auquel le médecin avait répondu, expliquant qu’il s’occupe "des vraies femmes" et qu’il n’a "aucune compétence pour [s]’occuper des HOMMES, même s’ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes".
Le concours visant à régulariser les Padhue est-il trop sélectif?
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Michael Finaud
Oui
Ces questions binaires des débats EGORA sont inappropriées en particulier sur ce sujet qui mériterait tant de nuances. La questio... Lire plus
Face à l'ampleur de cette affaire, devenue virale sur les réseaux sociaux, le gynécologue avait reconnu avoir "agi sous le coup de la colère", assurant être "profondément désolé de les avoir heurtés". Le spécialiste s’estimait "loin d’être homophobe et encore moins transphobe". "C’est juste que je serai incapable d’examiner une personne trans, de la conseiller, je n’ai pas cette compétence", avait-il développé dans les colonnes du Parisien. "Scientifiquement, un homme est un homme, une femme est une femme. Même s’il se considère comme une femme, je dis que c’est un homme", avait-il ajouté.
"J’aurais pu recevoir cette personne, lui faire payer la consultation de 80 euros, pour lui dire que je suis totalement incompétent : est-ce cela qu’elle voulait ? Ces personnes sont sous traitements hormonaux, prescrits par des services spécialisés. Je leur laisse le soin de les contrôler", s'était-il justifié.
Le 16 décembre 2024, la chambre disciplinaire de première instance du conseil régional de l’Ordre des médecins, à Bordeaux, a décidé de condamner le praticien à une suspension de six mois, dont cinq ferme. "On a la satisfaction d’avoir la confirmation que ce qu’il s’est passé ce jour-là était totalement anormal", s’est félicité l’avocat de la femme trans auprès de La République des Pyrénées. Une enquête pénale, initiée par la plainte des associations militantes, est toujours en cours.
[Avec larepubliquedespyrenees.fr, leparisien.fr et lefigaro.fr]
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