Antibiotiques : les prescriptions des médecins de ville ont diminué de 15% depuis 2009
D'après ce rapport, la consommation d'antibiotiques en ville (93% de la consommation totale) se stabilise, après une hausse entre 2014 et 2016 : en 2018, elle se monte à 22,5 doses pour 1.000 habitants et par jour (DDJ), contre 22,7 en 2009. Exprimée en nombre de prescriptions, la consommation baisse de 15%, passant de 2,81 à 2,38 pour 1.000 habitants et par jour. Elle est la plus élevée chez les enfants de moins de 5 ans (bien que les prescriptions soient en baisse de 31%) ; après 5 ans, elle augmente régulièrement avec l’âge sans dépasser les niveaux observés chez les bambins. Sur la période étudiée, la DDJ a augmenté de 13% chez les 65-84 ans. Les antibiotiques les plus consommés en 2018 sont les bêta-lactamines parmi lesquels l’amoxicilline, prescrit en première intention en accord avec les recommandations de la HAS. La consommation de fluoroquinolones, plus fortement générateurs de résistance, est en baisse.
"Il y a encore beaucoup de chemin à faire", souligne le Dr Bruno Coignard, directeur des maladies infectieuses à Santé publique France. La France reste le 3e pays le moins performant d'Europe en la matière, derrière la Grèce et Chypre. Si on additionne ville et hôpital, "la France est à 25,3 doses pour 1.000 habitants et par jour. Or, la moyenne européenne est de 19,8", indique-t-il. La consommation est trois fois plus élevée dans l'Hexagone qu'aux Pays-Bas, pays le plus performant avec seulement 9.7 doses. Cela représente un surcoût de 400 millions d'euros pour l'Assurance maladie. Comment expliquer cette spécificité française, qui perdure malgré les recommandations ? En France, "la prise en charge repose beaucoup sur un traitement : un patient attend une ordonnance à la sortie" d'une consultation, analyse le Dr Coignard. "Les habitudes sont difficiles à changer", renchérit le pharmacien Gabriel Birgand, qui souligne les aspects "culturels et émotionnels" de la prescription d'antibiotiques. Certains médecins vont vouloir "taper large et essayer de résoudre un problème par un traitement antibiotique d'emblée, plutôt que de dire au patient 'revenez dans les jours qui viennent si c'est nécessaire'", estime-t-il. Selon le Dr Coignard, "l'enjeu n'est pas seulement de prescrire moins, mais mieux", en réfléchissant au choix du type d'antibiotiques ou à "la durée de traitement, qui peut être moins longue". [avec AFP]
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