Négos conventionnelles des médecins : Rousseau promet une lettre de cadrage dès mardi "avec moins d’objectifs"
"Il n’y a aucune surdité de ma part sur ce qui se passe", assure Aurélien Rousseau dans Dimanche Ouest-France. Alors que la grève entamée vendredi 13 octobre a été suivie par 60% des médecins libéraux, d’après les syndicats, le ministre de la Santé fait un geste, annonçant la reprise imminente des négociations conventionnelles. "Mardi, j’adresserai au directeur général de l'Assurance maladie la lettre de cadrage", promet-il. "Elle sera beaucoup plus courte, avec moins d'objectifs."
Exit le principe du contrat d'engagement territorial qui avait fait capoter l'accord en février dernier. "Il n’y a pas de doute pour moi sur le fait que l’engagement territorial des médecins est en marche, déclare Aurélien Rousseau. Il y a près de 80% de la population qui est couverte par une CPTS. On était à la moitié de cela l’an dernier. Je ne renonce pas du tout à cette notion d’engagement territorial, mais je pense qu’elle n’a pas nécessairement besoin de la démarche conventionnelle pour progresser d’elle-même."
S'il se dit opposé à la mise en place d'un "dispositif de coercition à l'installation" qui serait "contournable, contourné" et "créerait une défiance", le ministre de la Santé défend la mesure d'inscription automatique dans une CPTS contenue dans la proposition de loi Valletoux. "On est, aujourd'hui, inscrits d'office sur les listes électorales, on n'est pas obligés d'aller voter pour autant, avance-t-il. C'est la même chose sur l'adhésion aux CPTS. On relève d'une CPTS à laquelle on est identifié, et ceux qui ne voudront pas y participer n'y participeront pas."
Commentant les délais d'accès aux rendez-vous, cause de 74% des renoncements aux soins pour les lecteurs de Ouest-France, Aurélien Rousseau plaide pour la coopération interprofessionnelle et les transferts d'actes. "Il faut permettre aux malades d'avoir accès au bon professionnel, pour la bonne pathologie, au bon moment. On peut y arriver en acceptant l'idée que ce professionnel puisse parfois être quelqu'un d'autre qu'un médecin, soutient-il. C'est un changement culturel majeur." Abordant spécifiquement le sujet de la prescription d'antibiotiques par les pharmaciens, il rappelle que les angines génèrent 6 millions de consultations par an et les cystites simples 3 millions. "Au moindre doute, les pharmaciens renverront vers un médecin."
[avec Ouest France]
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