Pénuries de médicaments : une enquête chiffre leurs conséquences sur la santé des patients

17/01/2019 Par Marielle Ammouche
Santé publique

25% des répondants se sont déjà vus refuser la délivrance d’un médicament ou d’un vaccin pour cause de pénurie. C’est ce qui ressort d’une enquête BVA, publiée le 17 janvier 2019 par France Assos Santé. Ce taux monte même à 31 % pour les personnes atteintes par une affection longue durée (ALD). Dans plus d’un cas sur trois (36%), ces ruptures d’approvisionnement concernent des vaccins.

L’enquête met par ailleurs en évidence le fort impact de ces pénuries sur la santé des patients. En effet, 45% des personnes confrontées à ces pénuries ont été contraintes de reporter leur traitement, de le modifier, voire d’y renoncer ou de l’arrêter complètement rapporte l’enquête. Avec, des conséquences psychiques (anxiété mentionnée par 21% des répondants et 41% de ceux en ALD), et physiques potentiellement graves : augmentation des symptômes dans 14% des cas, erreurs dans la prise de médicaments de substitution (4%). Une hospitalisation a même été nécessaire pour près d’une personne sur vingt. Pour plus d’un Français sur 2 (56%), les premiers responsables de cette situation sont les industriels, qui privilégieraient la production de certains médicaments ou vaccins au détriment d’autres. Viennent ensuite les pouvoirs publics (13%) et les grossistes répartiteurs (14%). Pour France Assos Santé, "les industriels sont en effet très largement responsables de ces pénuries, principalement dues à des stratégies financières contestables, à un désengagement de certains médicaments et à une concentration des sites de productions". L’association demande une régulation plus efficace de la part des autorités sanitaires nationales et européennes, ainsi qu’une information claire et transparente sur les causes de ces ruptures, les plans de gestion des pénuries (PGP) et les sanctions. "Nous demandons aux pouvoirs publics et aux autorités de régulation de faire leur travail, et qu’enfin les politiques publiques soient harmonisées à l’échelle européenne", ajoute Alain Michel Ceretti, président de France Assos Santé.

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