Proposition de loi Garot : Bayrou soutient les parlementaires qui veulent lutter contre les déserts médicaux
Alors que la proposition de loi du député Guillaume Garot doit arriver le 1er avril à l'Assemblée nationale, François Bayrou a indiqué que le Gouvernement soutiendra les initiatives parlementaires visant à répondre "à la question des déserts médicaux".
Accusé d'inaction et d'immobilisme, François Bayrou a décidé de réagir. Dans une lettre adressée, vendredi 21 mars, aux présidents des groupes parlementaires et aux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, le Premier ministre a listé quatre chantiers qu'il souhaite lancer "d'ici le 15 avril". Parmi ces quatre axes prioritaires - qui "taraudent les Français" – figure l'accès aux soins. "Le Gouvernement se mobilisera […] aux côtés des parlementaires qui souhaitent prendre des initiatives, dans un cadre transpartisan pour apporter des réponses à la question des déserts médicaux", a écrit le chef du Gouvernement à ce sujet, faisant écho à la proposition de loi du député Guillaume Garot.
Co-signé par 258 députés, ce texte doit être examiné en commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale mercredi 26 mars, et doit faire son entrée dans l'hémicycle le 1er avril. Il prévoit notamment une régulation à l'installation des médecins.
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Nathalie Hanseler Corréard
Oui
Retraitée depuis la Covid. Mon vécu : ayant fait des semaines de 70H (5,5 J/sem) près de BX avec 4 gardes par an, puis déménagé à ... Lire plus
Interrogé sur l'intérêt d'une telle régulation, le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins a botté en touche ce lundi 24 mars sur France info. "Ce sont des sujets qu'il faut naturellement mettre sur la table, car on a d'un côté un sentiment que des médecins s'installent toujours au même endroit et d'un autre côté, des patients qui n'y ont pas accès", a affirmé Yannick Neuder, soulignant la complexité de ce sujet.
Un "conclave" organisé ce lundi
Le cardiologue de formation a, par ailleurs, annoncé réunir ce lundi en fin d'après-midi le député Guillaume Garot et plusieurs des députés signataires de sa proposition de loi, ainsi que le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) et des syndicats de praticiens, pour échanger autour de ce texte. C'est "une forme de conclave sur cette organisation de la santé, parce qu'il y a peut-être des voies de passage", a précisé le ministre.
"Actuellement, on forme le même nombre de médecins qu'en 1970. [Or], nous sommes 15 millions d'habitants en plus, et il y a un rapport au travail [qui a changé]. Moi, si c'est pour prendre des mesures qui vont complètement dégoûter toute notre jeunesse de s'installer et de faire des études en médecine, qu'ils partent à l'étranger, qu'ils se mettent en secteur 3…", a laissé planer Yannick Neuder. "Il ne faut pas que le remède soit pire que le mal", a-t-il ajouté.
Face à la pénurie de médecins, le ministre a rappelé compter sur l'arrivée dès novembre 2026 des 3 700 premiers docteurs juniors de médecine générale dans les territoires, ainsi que sur les Padhue, dont il veut réformer le système de régularisation. Par ailleurs, Yannick Neuder espère pouvoir rapatrier certains étudiants français partis faire leurs études de médecine à l'étranger. La proposition de loi qu'il a déposé sur ce sujet, et qui prévoit également la suppression du numerus apertus, doit être débattue au Sénat en mai prochain après avoir été adoptée à l'Assemblée fin 2023, a indiqué le ministre ce lundi.
"On a pas une [seule] méthode pour lutter contre les déserts médicaux, on a plein de méthodes et il faut les monter de façon parallèle", a conclu Yannick Neuder reconnaissant que la France a "probablement perdu beaucoup de trop de temps".
[avec AFP et France info]
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