
"Nous refusons de payer les pots cassés des politiques" : étudiants et jeunes médecins unis contre la proposition de loi Garot
Les représentants des étudiants en médecine et jeunes médecins ont rappelé, mardi 18 mars, leur vive opposition à la proposition de loi transpartisane contre les déserts médicaux, qui prévoit notamment de réguler l'installation des médecins. "Nous continuerons à notre battre pour nos droits", lancent-t-ils dans une vidéo, publiée sur les réseaux sociaux.

"La coercition n'est pas une solution." C'est le message qu'ont voulu faire passer les représentants des étudiants en médecine et jeunes médecins* dans une vidéo commune publiée, mardi 18 mars, sur les réseaux sociaux. L'examen de la proposition de loi "transpartisane" contre les déserts médicaux, portée par le député socialiste Guillaume Garot, doit en effet débuter le 1er avril à l'Assemble nationale. Or, si ce texte "passe", "nous ne pourrons plus nous installer librement", rappelle Killian L'helgouarc'h, président de l'Isni, face à la caméra. Cette PPL considère, "à tort", "qu'il existe des zones sur-dotées, alors que la pénurie médicale concerne tout le territoire" français, insiste le représentant syndical.
De plus, le troisième article de cette proposition de loi, examinée la semaine prochaine par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, propose la mise en place d'une première année de médecine dans chaque département. "Mais les ressources humaines et financières manquent pour réaliser [un tel projet], surtout avec les coupes budgétaires récentes [qu'a connues] l'Enseignement supérieur", poursuit dans cette vidéo Dahlia Laktib, de l'Anemf.
Enfin, les étudiants et jeunes médecins pointent le quatrième article de la PPL, qui vise à rétablir l'obligation de participation à la permanence des soins ambulatoires pour les médecins. "96% du territoire est déjà couvert", avance le Dr Raphaël Dachicourt, président de Reagjir. "Cette mesure s'avère donc inutile, en plus d'être délétère pour les médecins déjà surchargés par leur activité, notamment dans les territoires les plus sous-dotés", poursuit le généraliste.
Dénonçant un texte "démagogique", les représentants des étudiants et jeunes médecins craignent qu'il n'impacte "directement l'activité libérale" et aggrave "la situation dans les zones déjà en difficulté". "Nous refusons de payer les pots cassés des politiques des décennies passées", lance ainsi Bastien Bailleul, président de l'Isnar-IMG. Et "nous continuerons [à] nous battre pour nos droits fondamentaux", ajoute Dahlia Laktib.
*La vidéo a été réalisée par l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) et le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (Reagjir).
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