
86% des Français favorables à la régulation à l'installation des médecins
5 ans jour pour jour après le premier confinement, la Fédération hospitalière de France (FHF) publie un sondage Ipsos sur les Français et l'accès aux soins. Le bilan est sans appel : les Français se disent massivement en colère et révoltés face aux problèmes dont souffre l’hôpital public. Ils craignent de ne plus pouvoir accéder à des soins de qualité.

Colère, révolte ou peur sont les principaux mots qui ressortent du sondage Ipsos pour la FHF* sur l'accès aux soins. "Cet état d'esprit est nouveau", relève la FHF qui constate que pour 92% des Français, l'hôpital public est en danger. Un taux en hausse de 16 points par rapport à la situation avant Covid, en 2019. Ainsi, 89% des sondés se disent en colère face au manque de moyens alloués à l'hôpital public et aux conditions de travail du personnel soignant. Plus de 8 Français sur 10 (84%) sont révoltés par les inégalités d'accès aux soins et 76% des sondés sont inquiets de ne pas pouvoir accéder à des soins de qualité en cas de besoin urgent. 65% des Français ont peur de devoir être hospitalisés au vu de la situation actuelle des hôpitaux.
Dans les faits, plus de deux tiers des Français déclarent avoir dû renoncer à au moins un acte de soin dans les cinq dernières années. Ces renoncements sont en hausse significative cette année par rapport à 2024. Les raisons évoquées sont notamment le temps d'attente, la distance ou le prix à débourser pour une consultation. Le temps d’obtention d’un rendez-vous reste la première cause du renoncement aux soins et concerne 56% des sondés.
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Valérie Briole
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Hausse des moyens, plus de médecins...
La prise en charge des patients aux urgences a été interrogée par le sondage, et il en ressort que plus d’un Français sur trois déclare avoir rencontré une prise en charge déficiente aux urgences au cours des cinq dernières années. Pour 39% des sondés, le temps d'attente trop long au regard de la situation était pointé du doigt. Les Français déplorent une absence ou un retard dans la réalisation d'examens médicaux (36%) ou encore une gestion inadéquate de la douleur (32%). Le manque de communication avec le personnel médical est pointé du doigt par trois sondés sur dix.
Face à ces difficultés, 95% se prononcent en faveur d’une augmentation des moyens financiers de l’hôpital public ; un souhait qui atteint son plus haut niveau historique. Pour améliorer le fonctionnement de leur système de santé, plus de 9 Français sur 10 sont favorables à l'idée de former plus de médecins, notamment dans les disciplines en tension. Les Français sont majoritaires (86%) à être en faveur d'une répartition plus équitable des médecins sur le territoire "quitte à leur imposer leur lieu d'exercice les premières années", relève le sondage. Une volonté en hausse de 5 points par rapport à 2024, alors que le projet de loi Garot instaurant une régulation à l'installation des médecins sera débattu au printemps dans l'hémicycle. 79% des sondés se disent également favorables à la fin des actes médicaux non nécessaires.
Les Français sont prêts à s’investir personnellement, en changeant leur comportement pour soulager l’état du système de santé. 90% ont déjà ou envisagent de diminuer fortement leur consommation d'alcool ou d'adopter une alimentation plus équilibrée. "Les Français ne sont plus passifs", constate la FHF.
*Sondage Ipsos réalisé auprès de 1500 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus, du 20 au 26 février 2025
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