Dans un rapport publié mardi 15 octobre, l’Unicef alerte sur le fait qu’un enfant de moins de cinq ans sur trois ne reçoit pas l’alimentation dont il a besoin pour bien grandir. Sur les 676 millions d’enfants de moins de cinq ans vivant dans le monde en 2018, détaille l’agence de l’ONU pour la protection des enfants, un tiers (227 millions) était sous-nutris ou en surpoids et la moitié (340 millions) souffrait de carences alimentaires.
Every child on the planet has the right to nutritious, healthy food but a staggering 1 in 3 children today are either undernourished or overweight.
Find out why - and how you can help - in The State of the World’s Children 2019. https://t.co/vNrNkvQ3rH— UNICEF (@UNICEF) 15 octobre 2019
Triple facteur
Sur fond de mondialisation des habitudes alimentaires, de pauvreté persistante et de changement climatique, un nombre croissant de pays cumule un "triple fardeau" - sous-nutrition, obésité et carences alimentaires -, compromettant ainsi leur développement futur.
La sous-nutrition, enjeu de premier plan, affecte environ quatre fois plus de jeunes enfants que le surpoids. Si le nombre d'enfants ne recevant pas suffisamment de nourriture au regard de leurs besoins nutritionnels a beaucoup baissé (-40 % entre 1990 et 2005), cela reste un problème majeur pour de nombreux pays, principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.
“Faim cachée”
149 millions d'enfants dans le monde sont ainsi trop petits pour leur âge (retard de croissance en raison d'une malnutrition chronique) et 50 millions, trop maigres par rapport à leur taille (émaciation, liée à une malnutrition aiguë et/ou à un problème d'absorption des nutriments).
L'Unicef pointe également les 340 millions d'enfants souffrant de “faim cachée”, car ils reçoivent un nombre de calories suffisantes mais manquent de minéraux et de vitamines indispensables à leur développement (fer, iode, vitamine A et C en particulier, du fait du manque de fruits et légumes et de produits d'origine animale).
Or, ces carences peuvent avoir de sévères conséquences physiques (système immunitaire déficient, problèmes de vue ou d'audition) et intellectuelles. Un phénomène qui commence dès le plus jeune âge, avec trop peu d'allaitement maternel et une diversification alimentaire menée avec des aliments inappropriés.
L’Unicef souligne également que ce phénomène est amplifié par “l'accessibilité croissante de nourriture riche en calories mais pauvre en nutriments”, de type fast-food ou de nouilles instantanées.
Développement rapide du surpoids et de l’obésité
Le surpoids et l’obésité connaissent un développement rapide, avec 40 millions de jeunes enfants touchés, y compris dans les pays pauvres. Alors que ce problème était quasiment inconnu dans les pays à faible revenu en 1990 (seuls 3 % des pays de cette catégorie comptaient plus de 10 % de jeunes enfants en surpoids), les trois-quarts d'entre eux doivent désormais y faire face.
Cette situation est liée à la pauvreté et touche davantage les pays pauvres et les populations précaires des pays riches, explique le rapport. Pour améliorer cela, les gouvernements sont invités à promouvoir et rendre accessibles économiquement les aliments nécessaires à une alimentation équilibrée.
Il appelle aussi à davantage réglementer la promotion du lait infantile en poudre et la publicité des boissons sucrées, et à mettre en place un étiquetage nutritionnel des aliments “facilement compréhensible”, pour aider les consommateurs à faire des choix meilleurs pour la santé de leurs enfants et la leur.
[Avec AFP et Les Echos]
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