Le microbiote des obèses est caractérisé par une réduction de la richesse en certaines espèces et de leurs capacités métaboliques. Le maintien de la diversité et la capacité fonctionnelle collective du microbiote sont vraisemblablement vitaux pour promouvoir une santé métabolique optimale tout au long de la vie. L’un des mécanismes susceptibles de maintenir un microbiote diversifié passe par la production d’IgA, dépendante des cellules T. Cependant, la relation entre les IgA et le développement de l’obésité reste inconnue. Des jeunes souris dont les cellules T ont été inactivées pour la signalisation de Myd88 ont une réduction de la réponse des cellules T folliculaires et un défaut du ciblage par l’IgA des bactéries de l’intestin. Lorsque ces souris invalidées vieillissent, elles développent une obésité et une insulinorésistance même sous régime normal. Le développement de cette obésité avec l’âge est lié au microbiote, ce qui en fait un modèle intéressant pour comprendre l’interaction entre le système immunitaire de l’hôte et les influences du microbiote sur les maladies métaboliques. Les souris invalidées pour Myd88 prennent du poids entre 5 et 6 mois de vie. Comme chez les humains, la prise de poids est accompagnée d’une stéatose hépatique, d’une inflammation du tissu adipeux et d’une insulinorésistance qui sont accélérées lorsque les souris sont mises sous régime riche en graisses. La déplétion du microbiote par un traitement antibiotique permet d’inverser cette prise de poids. La cohabitation des souris invalidées pour Myd88 avec des souris sauvages transfère à ces dernières la propension à prendre du poids, suggérant que la composition du microbiote est à l’origine du phénotype obésogène. En fait, la caractéristique principale du microbiote constitué chez les souris Myd88-/- est la réduction de la colonisation en Clostridia. C’est la croissance de la bactérie Desulfovibrio qui diminue la colonisation par Clostridia. Le remplacement de Clostridia chez les souris invalidées permet d’interrompre la prise de poids. La composition du microbiote obésogène est dépendante des cellules T folliculaires lpr et du ciblage inapproprié par les IgA de Clostridia. La colonisation des souris dépourvues de gènes avec le Clostridia protecteur conduit à une minceur qui est contrée par l’addition de Desulfovibrio. Les souris invalidées pour Myd88 absorbent plus d’acides gras à longues chaînes, ce qui suggère que le microbiote régule l’absorption des lipides. Ainsi, une réduction de la réponse des cellules T dans l’intestin de souris invalidées pour Myd88 est à l’origine d’une perte de la colonisation par Clostridia et d’une croissance excessive de Desulfovibrio qui conduit à une maladie métabolique. Des résultats similaires sont observés chez les sujets ayant un syndrome métabolique et une obésité. Clostridia et Desulfovibrio ont donc des effets opposés et c’est le contrôle immunologique du microbiote qui maintient les populations microbiennes bénéfiques, limitant le métabolisme lipidique pour prévenir le syndrome métabolique.
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