Sans revalorisation, les infirmières libérales ne soigneront pas les "touristes olympiques"
En l'absence de revalorisation financière, les infirmières libérales ne soigneront pas les "touristes olympiques". C'est ce qu'a annoncé, mercredi 5 juin, le collectif des Infirmiers libéraux en colère, qui enjoint le Gouvernement d'ouvrir des négociations tarifaires "avant que les Jeux débutent".
Les infirmières libérales ne soigneront pas les "touristes olympiques", soit les Français et les personnes étrangères se déplaçant pour les Jeux olympiques, sans "revalorisation financière urgente", a annoncé mercredi 5 juin, le collectif des Infirmiers libéraux en colère (Cilec). "Si vous voulez que les touristes soient soignés en ville pendant les Jeux olympiques, ouvrez des négociations avant que les Jeux débutent", a lancé le collectif, à l'adresse du Gouvernement et de l'Assurance maladie, dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.
#PasDeNegoPasDeJO
Pas de revalorisation ? Pas de soins pendant les #JeuxOlympiques #Paris2024
Nous, #InfirmiersLiberauxEnColere, avons décidé qu’en l’absence de revalorisation financière urgente nous n’effectuerons aucun soin aux touristes olympiques.
Nous appelons tous les… pic.twitter.com/mhWurVWh21— Infirmiers Libéraux en Colère (@Idelencolere) June 5, 2024
Pour l'heure, le mouvement a reçu le soutien du deuxième syndicat représentatif de la profession, le Sniil. "En l'absence de revalorisation financière urgente, nous n'effectuerons aucun soin aux touristes olympiques", a écrit le syndicat sur le réseau social X, affirmant rejoindre l’action lancée par le Cilec. "Nous demandons également un coup d'accélérateur sur les textes en attente", a-t-il précisé.
Convergence Infirmière, troisième syndicat représentatif, a lui indiqué soutenir les revendications, mais se montre plus dubitatif sur la méthode. "Je ne suis pas certaine que cela sera suivi" car la situation financière des infirmières libérales est déjà difficile, a averti sa présidente Ghislaine Sicre.
"On partage la plupart des revendications du Cilec mais pas leurs méthodes d'action", a, de son côté, déclaré Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Dans un communiqué, diffusé ce jeudi 6 juin, le premier syndicat représentatif de la profession, a tenu à condamner "ce boycott des soins". "La FNI souhaite rassurer tous les Français, qui seront les premiers touristes présents aux JO, ainsi que l'ensemble des visiteurs étrangers, en affirmant que les infirmiers libéraux resteront mobilisés pour offrir les meilleurs soins possibles", écrit le syndicat.
Appelant "à la responsabilité et à l'éthique" de toute la profession, la FNI affirme travailler avec les pouvoirs publics et l'Assurance maladie "à la construction des avancées" attendues par les IDEL, et qui "sont sur le point d'aboutir". "C'est dans le travail et la négociation que les avancées se construisent", poursuit la Fédération.
C'est loin d'être la première fois que les infirmières libérales appellent à la mobilisation pour obtenir de telles avancées. Ces derniers mois, elles sont descendues dans les rues pour obtenir une revalorisation tarifaire qui tiendrait compte de la forte inflation..
Si le Gouvernement a laissé entrevoir l'ouverture de négociations tarifaires avec la Cnam à la fin de l'année, il souhaite que celles-ci interviennent après la "ré-ingénierie" du métier infirmier, une réforme législative et réglementaire pour faire évoluer le métier et créer peut-être de nouveaux actes, comme la consultation infirmière revendiquée de longue date par la profession. Mais cette réforme se fait attendre : la proposition de loi promise n'a toujours pas été déposée et les contours des futurs décrets ne sont toujours pas connus.
"Aujourd'hui, la Cnam peut encore agir pour empêcher la formation de déserts infirmiers, mais demain il sera peut-être trop tard", a ainsi déclaré à l'AFP Alexandra Veyret, la co-présidente du collectif Infirmiers libéraux en colère.
[avec AFP]
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