
La Cnam lance une expérimentation pour aider les généralistes à interpréter les ECG
En moyenne, seuls 28 ECG sont réalisés chaque année par les médecins généralistes. Face à ce chiffre en deçà des besoins, la Cnam va lancer en septembre prochain avec la HAS, le Collège de médecine général et le CNP de cardiologie une expérimentation sur des dispositifs médicaux numériques d’aide à l’interprétation des résultats.

C’est un "premier pas, que ce soit en tant que financeur et acteur", a annoncé fièrement mardi 28 janvier Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance maladie, lors de la 9e édition des Grandes tendances de la e-santé. Fin 2024, Laurie Soffiati, responsable du département télésanté et innovation numérique à la Cnam, annonçait le lancement d’une expérimentation d’outils numériques pour aider les généraliste dans l’interprétation des ECG.
Un sujet d’importance puisqu’en France, "13,1 millions de patients sont atteints de maladies cardiovasculaires et associés, et 20 millions sont considérés à risque", rappelle Laurie Soffiati. Pourtant, seuls 28 ECG sont réalisés en moyenne chaque année par les généralistes. Les praticiens ont donc été interrogés afin de comprendre les raisons de cette sous-réalisation. "Il y a le volet équipement qui est réel, puisque tous les généralistes ne disposent pas d’un ECG. Mais la première raison évoquée, c’est le manque de confiance dans leurs capacités à interpréter le tracé", indique-t-elle.
Forme-t-on trop de médecins ?

Fabien Bray
Oui
Je vais me faire l'avocat du diable. On en a formés trop peu, trop longtemps. On le paye tous : Les patients galèrent à se soigne... Lire plus
"Une première brique"
Les dispositifs médicaux déjà présents sur le marché pourraient être une aide pour l’interprétation des résultats. "Mais nous n’avons pas de cadre harmonisé pour les évaluer, les réguler et les tarifer, constate Laurie Soffiati. Il existe un décalage entre le niveau de pénétration des technologies et leur déploiement." En lançant cette expérimentation, la Cnam entend poser "une première brique pour pouvoir tester des modèles d’évaluation", poursuit-elle.
Les quatre instances lancées dans ce projet, à savoir la Haute Autorité de santé (HAS), le Collège de médecine générale (CMG), le Conseil national professionnel des cardiologues et la Cnam, viennent de définir "un cahier des charges". Sur la base de ce document "qui sera publié début mars", les industriels pourront candidater afin d’intégrer leur innovation dans le cadre de l’expérimentation. La HAS aura quant à elle la mission de retenir les outils qui auront été validés.
L’expérimentation doit s’étaler sur 12 mois. Elle commencera à la mi-septembre de cette année et se déroulera dans deux départements, le Val-de-Marne et la Haute-Garonne. Pour y participer, les généralistes doivent "disposer d’un électrocardiographe". Mais Laurie Soffiati rappelle qu’il faudra également un "groupe test", c’est-à-dire "des praticiens qui vont continuer leur pratique d’ECG comme ils l’ont toujours fait et qui n’auront pas été équipé par un nouvel outil".
Une fois l’expérimentation terminée, les résultats seront analysés et évalués. Il faudra donc attendre fin 2026 pour obtenir les conclusions de cette expérimentation.
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