Ces 500 soignants défendent l’aide médicale à mourir comme "un soin"
Alors que la Convention citoyenne poursuit ses travaux sur la fin de vie en vue d’un éventuel changement de la loi, Le Monde publie ce lundi 6 février une tribune de près de 500 soignants qui s’engagent en faveur de l’aide médicale à mourir. "Ne serait-il pas temps, face à la demande du patient, de laisser de côté nos convictions, qu’elles soient philosophiques ou religieuses, car il ne s’agit que de convictions ?", interrogent ces médecins, infirmières, aides-soignantes ou encore psychologues. Soulignant que la Belgique a autorisé l’aide médicale à mourir "il y a 20 ans", les signataires de cette tribune – initiée par l’Association pour le droit à mourir dans la dignité – déplore le retard de la France, où "le basculement anthropologique ne s’est pas produit". En septembre dernier, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a jugé possible une aide active à mourir strictement encadrée, ouvrant le débat au sein de la communauté médicale.
"Nous disons haut et fort que l’aide médicale à mourir est un soin lorsque nous sommes face à une maladie grave et incurable, amenant des douleurs physiques ou psychiques intolérables, et que le colloque singulier qui nous unit en arrive à la conclusion qu’il n’y a pas meilleur service à rendre au patient, conscient et capable, que de répondre favorablement à sa demande de bénéficier d’une aide active à mourir afin de sauvegarder sa propre dignité", écrivent les 500 soignants. Selon eux en effet, "le terme d’une vie ne sera jamais une définition médicale ou sociétale, mais une approche humaine, forcément subjective, de celui qui, atteint d’une maladie grave et incurable, sait que sa vie est accomplie". S’appuyant sur les résultats d’un sondage Ifop datant d’octobre 2022, ils affirment que, comme eux, "82%" des Français "pensent que l’aide médicale à mourir est un soin de fin de vie". Ils assurent par ailleurs qu’une telle aide n’altérera pas la confiance entre le praticien et son patient. Pour ces professionnels, "il n’y a aucune opposition entre la prise en charge palliative, consentie, et l’aide médicale à mourir", "sous réserve que la prise en charge palliative puisse s’arrêter lorsque le malade le demande", et dès lors que le patient a reçu une "explication claire" sur la différence entre "aide médicale à mourir" et "sédation profonde et continue", "à savoir un processus mortifère prolongé, lent et solitaire, face à une mort acceptée en conscience, rapide et partagée par les proches et les soignants". Précisant que "la clause de conscience est et restera inaliéble", les 500 signataires se disent "prêts" à "accompagner nos patients en fin de vie" dans "un cadre strictement légal et encadré", lorsque ces derniers "jugent que leur vie n’en est plus une". [avec Le Monde]
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