"Quel gâchis…", écrit la CSMF dans un communiqué diffusé ce mercredi, quelques heures après la fin officielle des négociations conventionnelles, qui se sont soldées par un échec. La confédération est le seul syndicat représentatif des médecins libéraux qui n’a pas officiellement rejeté les propositions de la Caisse nationale de l’Assurance maladie avant l’échéance du 28 février minuit, son assemblée générale ne se tenant que le 12 mars prochain. L’organisation polycatégorielle avance qu’il serait "bien présomptueux de reporter la faute sur les seuls Cnam et ministère de la Santé", mais regrette que les moyens donnés aux négociateurs n’aient pas été "à la hauteur" de ses ambitions et de l’enjeu d’un meilleur accès aux soins. En cause selon la CSMF, "un sous-Ondam de ville de plus de 3,5% sous l’inflation, une première depuis le début de la cinquième République". "Le Gouvernement et le chef de l’Etat semblent avoir fait le choix unique de l’hôpital public", et ce malgré le fait que "la médecine libérale prend en charge 4 patients sur 5", regrette le syndicat. "Osons comparer les milliards déversés depuis 3 ans sur un hôpital en souffrance et les 700 millions d’euros proposés à la médecine de ville. Osons cette comparaison en toute transparence devant les Français. On se rendra vite à l’évidence." Si l’Assurance maladie a défendu son projet par voie de communiqué, et hier sur le plateau de C à vous, la CSMF regrette que plusieurs de ses propositions n’aient pas été suivies : la mise en place d’une consultation "à haute valeur ajoutée" pour la prise en charge immédiate des 650 000 Français en ALD sans médecin traitant notamment, mais aussi la hausse de la valeur des actes techniques, bloqués depuis "30 ans". "La réponse a été 1 centime d’euros…"
La confédération prônait par ailleurs une hiérarchisation des consultations. Sur ce plan, la Cnam a proposé 3 niveaux à tarifs différents, mais avec des contreparties au travers d’un engagement territorial, "refusé par l’immense majorité des médecins". Le syndicat soulève un non-sens total : "cet engagement individuel visant à améliorer l’accès aux soins ne devait voir le jour qu’en octobre 2024… Et pendant ce temps, on propose aux médecins d’effectuer plus de 50% de leur activité en téléconsultation. Et les patients dans tout cela ? C’est à ne plus rien y comprendre." Alors que s’engage désormais une procédure de règlement arbitral, la CSMF demande à l’exécutif de "rétablir la confiance avec les médecins libéraux". "Cela nécessite de revoir la copie afin de donner à la médecine libérale les moyens de s’organiser pour soigner tous les Français", écrit-elle. Rendez-vous dans trois mois.
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