Nouvelle convention : l’accès au médecin traitant, priorité des priorités
Signée le 4 juin dernier, la nouvelle convention porte des mesures visant à soutenir l’attractivité de la médecine libérale, en particulier de la fonction de médecin traitant... qui doit rester accessible au plus grand nombre.
« La priorité pour les médecins libéraux, c’était de mettre l’accent sur l’attractivité, c’est donc par là qu’on a commencé », a rappelé Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à l’organisation des soins à la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam), lors d’une table ronde dédiée à la nouvelle convention. Pour les généralistes, cela passait nécessairement par une revalorisation de la consultation à 30 euros, sans conditions. Vécue comme un simple « rattrapage de l’inflation » par certains, cette augmentation est néanmoins « considérable », représentant à elle seule une enveloppe de 700 millions d’euros, a souligné la n° 2 de la Cnam.
« Et il n’y a pas que ça », a-t-elle insisté. Pour soutenir la fonction de médecin traitant, au-delà de la médecine générale au sens large, la convention signée en juin dernier a en effet mis « un premier pied dans la consultation longue », cotée 60 euros. À compter du 1er janvier 2026, elle pourra être facturée une fois par an et par patient de plus de 80 ans, dans chacune des trois situations suivantes : sortie d’hospitalisation, consultation de déprescription pour les patients hyperpolymédiqués et « orientation vers un parcours médico-social ». « Ce sont les trois motifs les plus irritants », a observé Marguerite Cazeneuve. L’enveloppe étant contrainte, « c’était compliqué d’aller plus loin, reconnaît-elle. Mais la prochaine convention permettra peut-être d’aller au bout ». Et de souligner que le nouveau forfait médecin traitant, qui sera lui aussi mis en place en janvier 2026, valorise également la prise en charge des patients complexes. Il rémunèrera, par ailleurs, l’atteinte d’objectifs de santé publique (dépistages, vaccinations…) de façon individualisée pour chaque patient. « C’est un très très gros chantier informatique de vous restituer la consommation de soins de vos patients », a souligné la représentante de la Cnam.
Elle a par ailleurs rappelé que la convention comporte des engagements « collectifs » en faveur de la qualité et de la pertinence mais surtout de l’accès aux soins, autant de gages pour les assurés, que l’Assurance maladie représente dans cette négociation, qu’ils « en ont pour leur argent ». « On ne peut pas dire que le médecin traitant, “c’est top, mais il n’y a que 60 % de la population qui y a accès” », argumente la directrice déléguée de la Cnam. Dans une « période compliquée » en termes de démographie médicale, « on a une responsabilité collective pour maintenir un accès aux soins pour tous. Si on perd cette bataille, on va perdre face à ceux qui disent que le médecin traitant bloque l’accès aux autres professionnels de santé ».
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Références :
Journées nationales de médecine générale (JNMG, 10 et 11 octobre 2024, Cnit Forest de Paris-La Défense)
D’après les présentations de Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à l’organisation des soins à la Cnam, et Thibaut Zaccherini, sous-directeur de la Cnam, responsable du département des professionnels de santé, lors de la table ronde de la Cnam « Comment concilier les besoins en soins des patients tout en redonnant de l’attractivité à la médecine libérale ? Les enjeux de la nouvelle convention médicale ».
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