Un acte à 30 euros, la revendication numéro 1 des Généralistes CSMF pour les élections URPS

03/02/2021 Par Sandy Bonin
Syndicalisme

Acte à 30 euros, cabinets innovants, défense du métier de généraliste… Lors d’une conférence de presse, ce mercredi 3 févier, le président des Généralistes-CSMF, le Dr Luc Duquesnel, a présenté les grandes lignes du programme du syndicat en vue des élections URPS. Etat des lieux.   "Grands oubliés du Ségur de la Santé, les médecins généralistes réclament de la justice sociale", a annoncé d'emblée le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. Pour le médecin de famille mayennais, les généralistes ne peuvent se satisfaire "de quelques misérables revalorisations de forfaits pour masquer l’absence d’une véritable revalorisation de l’acte" (alors que l’hôpital a bénéficié en 2020 d’une enveloppe de 28 milliards d’euros). Pour les Généralistes-CSMF, le paiement à l'acte doit représenter 85 % de leurs revenus. Ils réclament une hiérarchisation de la rémunération de l’acte en fonction de son contenu et de sa complexité. Une demande qui avait été déjà formulée lors des négociations conventionnelles de 2016. Autre volonté majeure du syndicat : une rémunération de l'acte de base à 30 euros. "Rendre attractif le métier de médecin généraliste, permettre aux médecins d’investir dans l’innovation organisationnelle et technique est aujourd’hui une priorité pour la nation française. Un acte à 30 euros est le minimum attendu pour une médecine générale libérale de qualité. 30 euros c’est la valeur minimale d’un acte qui respecte le patient et le médecin", estime le Dr Duquesnel.   Défendre les "contours du métier" Dans leur programme, les Généralistes-CSMF ont également insisté sur la nécessité de "défendre les contours du métier de médecin généraliste". Car selon eux ce praticien est le référent du parcours de santé "par sa formation, ses missions et sa disponibilité dans le cadre d’une étroite coordination avec les autres professionnels de santé du 1er recours, du 2ème et du 3ème recours". C'est notamment pour cela que les Généralistes-CSMF sont opposés à la création d’un statut de sage-femme référente, ce qui créerait "une confusion majeure avec le médecin traitant, au détriment des patientes". "Cela est incompatible avec la coordination des soins dévolue par la loi au médecin traitant et avec le rôle du médecin généraliste de premier recours qui oriente le patient dans le système de soins selon ses besoins et assure la coordination de ses soins", juge Luc Duquesnel.

"Le médecin généraliste est le chef d’orchestre du parcours de santé du patient", a clamé le Dr Duquesnel, qui insiste sur l'importance de la coordination qui "passe par une définition précise et actée par les institutions sur les contours métiers qui permettront une délégation des tâches efficiente". "L’organisation ne doit pas être au service de l’hôpital mais au service du bassin de vie et de la responsabilité populationnelle des médecins libéraux", a ajouté le président des Généralistes-CSMF. Miser sur le futur est également l'un des points clés du syndicat. "Jeunes médecins, demain vous appartient", a lancé Luc Duquesnel en insistant sur l'avènement du "cabinet 2030", qui permettra "de soigner plus et mieux en préservant sa vie de famille". "La médecine libérale est un écosystème en mutation, la CSMF sera l'ambassadrice d'une médecine prometteuse", ambitionne le généraliste. Parmi les autres points clés du programme des Généralistes-CSMF figurent la santé environnementale "qui doit redevenir un sujet, après la pandémie", ou encore la formation. Le syndicat de médecins généralistes souhaite "plus d'heures, mieux indemnisées". Il compte militer pour allouer plus de temps au DPC en passant de 21 heures à 40 heures. Le syndicat de généralistes s'est également engagé à défendre la médecine à exercice particulier (MEP) en pronant l'idée de cotations spécifiques pour la consultation de ces praticiens, pénalisés pour certains parce qu'ils ne sont pas médecins traitants.

Quant au cumul emploi-retraite, Luc Duquesnel s'est réjouit de la fin "d'une injustice majeure, celle des médecins qui cotisaient sans droits supplémentaires", à compter du 1er janvier 2022. Le syndicat souhaite encore se battre pour que les médecins en cumul emploi-retraite aient des charges proportionnelles à leur exercice. "Il ne doit y avoir aucune limite à leur activité, ni minimale, ni maximale", s'est exclamé le Dr Duquesnel. "Les Généralistes-CSMF veulent devenir le premier syndicat de MG", a conclu le médecin mayennais qui s'est félicité que des listes rajeunies et féminines, certaines paritaires, soient présentes dans 17 régions. Alors que huit syndicats médicaux ont déclaré faire la course aux élections professionnelles, le Dr Duquesnel a constaté "une vraie crise de la médecine libérale qui amène au repli sur soi. On est tous dans le même bateau, c'est une erreur de croire qu'il faut se diviser".

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