Déserts médicaux

Médecins, seriez-vous prêts à exercer jusqu'à 2 jours par mois dans un désert ?

[DEBAT] Le Premier ministre, François Bayrou, a présenté ce vendredi une série de mesures pour lutter contre les déserts médicaux. Alternative à la régulation de l'installation des praticiens, ce plan découle de concertations menées avec les représentants de médecins, élus locaux et groupes parlementaires. Sa mesure phare : l'obligation pour tous les médecins d'aller exercer jusqu'à deux jours par mois dans des zones particulièrement sous-denses. Les praticiens sont-ils prêts à y participer ? Egora lance le débat.

 

25/04/2025 Par Chloé Subileau
Déserts médicaux
Déserts médicaux

En déplacement vendredi 25 avril dans le Cantal, le Premier ministre a présenté un nouveau "pacte de lutte contre les déserts médicaux". Issu des concertations menées depuis début avril avec les médecins, les élus locaux et les groupes parlementaires, ce plan "de la dernière chance pour notre système de santé" est réparti en quatre axes, a indiqué François Bayrou, pour qui ce "pacte" s'impose comme une alternative à la régulation de l'installation des médecins. Cette mesure portée par deux propositions de loi - l'une à l'Assemblée nationale, et l'autre au Sénat -, provoque l'ire de la profession, qui appelle à la grève à compter du lundi 28 avril.

Mesure phare de ce plan : le Gouvernement souhaite instaurer un principe "de responsabilité et de solidarité territoriale" pour tous les médecins. “Chaque médecin généraliste ou spécialiste qui exerce dans un territoire bien pourvu devra consacrer un ou deux jours par mois à des consultations dans les zones qui sont le plus en difficulté”, a annoncé François Bayrou.

Ces "zones rouges", qui seront identifiées par les ARS dans un délai d'un mois, bénéficieront en priorité de cette mesure, qui pourrait par la suite être étendue à l'ensemble de la France.

Les praticiens des zones limitrophes devront s'organiser et se relayer pour assurer cette mission, avec des plannings, sur le modèle de la PDSA. Lors de leurs déplacements dans les territoires concernés, ils pourront être remplacés dans leur cabinet principal afin d'assurer "une continuité des soins", a précisé l'exécutif, qui souhaite voir cette mesure mise en place "très rapidement".

Les praticiens prenant part à ce relai dans les territoires bénéficieraient de contreparties financières ; ceux refusant d'y participer pourraient se voir pénalisés.

Des questions restent encore en suspens sur la forme et le cadre de ces consultations avancées. La réponse sera adaptée aux besoins de chaque territoire et de chaque spécialité : pour certains praticiens il ne s'agirait que de "quelques jours par an" et au maximum, de deux journées par mois.

Lecteurs d'Egora, que pensez-vous de cette mesure, de son utilité et de sa faisabilité ? Est-ce une bonne alternative à la régulation de l'installation ? Serez-vous prêts à aller exercer jusqu'à deux jours par mois dans un territoire sous-doté ? Votez, argumentez, commentez ; vous avez la parole ! 
 

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