Jusqu’à 40 000 euros de frais de scolarité : les étudiants kiné tirent la sonnette d’alarme
La Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie alerte sur des frais de scolarité trop élevés dans une tribune collective publiée, ce mardi 11 mai, dans le journal Le Monde.
Des frais de scolarité "exorbitants" pour les kinés. Certains peuvent s’élever à 40 000 euros rappelle la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (Fnek) dans une tribune collective, parue dans Le Monde, ce mardi 11 juin. Elle y dénonce des frais de scolarité élevés dans les instituts de formation de masso-kinésithérapie (IFMK). Les étudiants kinés intègrent ces instituts après avoir fait une première année dans un parcours de santé à l’université. Mais le prix de la formation varie selon le statut privé ou public de l’établissement. Les étudiants dépendent alors de la répartition des instituts sur le territoire : "C’est leur lieu de résidence qui décidera du prix de ce diplôme", écrit la Fnek.
En moyenne, un étudiant kiné paye son diplôme 826 euros au sein d’un institut public, contre 25 000 euros dans un institut privé. Sur les 12 786 étudiants kiné décomptés, 46% sont répartis dans les 26 instituts publics de l’Hexagone. Le reste étudie dans les 22 autres instituts privés.
Cette situation plonge une partie des étudiants en kiné dans la précarité. Près d'un sur trois de ces jeunes souscrit à un prêt s’élevant en moyenne à 25 000 euros durant ses études. Un "poids" financier qui "a un impact direct sur la vie des étudiants". Dans un IFMK privé à but lucratif parisien, "42% des étudiants ont un emploi à côté de leurs études, et parmi eux 35% en ont besoin pour répondre à leurs besoins primaires".
"Devenir professionnel de santé ne devrait pas être un luxe"
Pourtant, comme le rappelle la Fnek dans la tribune, "le code de la santé publique dispose qu’il est à la charge des régions d’assurer le fonctionnement et l’équipement des instituts lorsqu’ils sont publics et qu’elles peuvent aussi y participer lorsqu’ils sont privés".
La fédération a obtenu une première avancée en 2022 après avoir posé un recours auprès du Conseil d’Etat. Ce dernier a permis de contraindre les régions a "assumé leur rôle légal de financeur". Les instituts publics ont donc arrêté d’appliquer des frais "illégaux" allant parfois jusqu’à 6 000 euros l’année. Une première étape, loin d’être suffisante pour la Fnek, car les étudiants en institut privé en sont exclus alors qu’ils représentent 54% des futurs kinés. "L’ensemble des IFMK doivent être financés sans plus attendre, il en va de la santé mentale et physique actuelle des étudiants et de nos futurs professionnels de santé", considèrent les signataires de la tribune.
Nombreux sont les étudiants kinés à déménager à l’étranger pour poursuivre leurs études. Un phénomène "amplifié" par le "manque de financement" et "la course à la commercialisation de [leurs] études", justifie la Fnek. "Devenir professionnel de santé ne devrait pas être un luxe", concluent les signataires de la tribune.
[avec Le Monde]
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