Nombre d'inscrits, redoublements en 2e année... Ce qui se cache derrière la réforme Pass et LAS ?
Depuis la mise en place de la réforme de la Paces à la rentrée 2020, les étudiants sont plus nombreux à intégrer les études de santé. Ils sont aussi un plus grand nombre à intégrer ces filières en une seule année après le bac. C'est ce que révèle une récente note d'information du SIES, le service statistique du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, publiée fin 2023.
A la rentrée 2022, 20 200 étudiants étaient inscrits en deuxième année du premier cycle des études de santé. C'est 9% de plus qu'avant la mise en place de la réforme de la Paces, en septembre 2020. C'est ce que révèle une note d'information, publiée fin 2023, par le SIES, le service statistique du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. D'après les chiffres qu'elle dévoile, près de la moitié de ces étudiants étaient issus de Pass*, et un peu plus qu'un quart d'une LAS**.
Instaurée il y a plus de trois ans, la réforme du premier cycle des études de santé (R1C) a supprimé la Paces, qui permettait d'accéder aux filières de médecine, de maïeutique, d'odontologie, de pharmacie et de kinésithérapie (MMOPK). Elle l'a remplacée par deux nouvelles principales voies d'accès : les Pass et les LAS. Désormais, le redoublement est impossible, mais les étudiants peuvent – s'ils n'intègrent pas médecine à l'issue de leur Pass ou première année de LAS (LAS 1) – intégrer une LAS 2 sous conditions. Cette réforme a également mis fin au numerus clausus au profit d'un numerus apertus.
Au-delà de la hausse des effectifs - plus marquée dans la filière médecine -, les étudiants sont plus nombreux à réussir à intégrer les études de médecine en un an. Selon le SIES, "la première année de la réforme de santé [2020-2021, NDLR] a été [nécessairement] marquée par une forte augmentation de l'accès aux filières MMPOK en un an pour les néo-bacheliers [de] 2020". En lien avec les objectifs de la R1C, "un quart des néo-bacheliers 2020 inscrits en Pass ou en LAS [ont] accédé aux filières MMPOK en un an, contre moins d'un néo-bacheliers 2019 inscrit en Paces sur cinq (19%)", prolonge la note d'information.
Plus de redoublements en deuxième année
Avant la R1C, 34% des étudiants intégraient donc la deuxième année d'études de santé un an après avoir obtenu leur bac (2019), contre 56% à la rentrée 2022. Cette hausse des entrées en une année "vaut pour toutes les filières MMOPK".
Toutefois, s'ils sont plus nombreux intégrer les études de santé en une post-bac, ils sont aussi un plus grand nombre à redoubler la deuxième année de leur cursus (soit la première qu'ils réalisent dans l'une des filières de santé). En effet, "à la rentrée 2019, 89% des étudiants inscrits en deuxième année du premier cycle des études de santé étaient des primo-inscrits en formation initiale. Ils ne sont plus que 85% dans ce cas après la réforme, à la rentrée 2022", souligne le document.
L'un des objectifs de la R1C était également de diversifier les profils. Sur ce point, les chiffres du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche font état d'une "légère diversification des profils des inscrits en deuxième année du premier cycle des études de santé". Dans l'ensemble, "la part de bacheliers S et de bacheliers ayant obtenu la mention 'très bien' est en baisse", explique la note, précisant que "ces évolutions sont dues principalement à la filière médecine".
En effet, si cette filière accueille davantage de femmes, c'est surtout le profil scolaire [de ses] étudiants […] qui a évolué", poursuit le document. Alors qu'à la rentrée 2019, 97% des inscrits en première année de médecine avaient obtenu un bac S et plus de la moitié des inscrits (53%) avaient obtenu une mention "très bien", ces parts étaient de 95% et 39% à la rentrée 2022. Le signe d'un changement, même léger… Toutefois, pour les autres filières en santé, les caractéristiques des étudiants n'ont "que très peu évolué depuis la rentrée 2019", conclut le SIES.
*Parcours d'accès spécifique santé.
** Licence avec accès santé.
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