Quatrième année : la guerre est déclarée entre généralistes et pédiatres
Dans un communiqué commun, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) ainsi que huit autres associations ou syndicats* représentants des étudiants en médecine ou des praticiens réclament à être "respectés et entendus" dans leur gestion de la santé de l'enfant. Ils déplorent une absence de dialogue et "des préjugés d'un autre âge" de la part des pédiatres au sujet de la maquette du nouveau DES de médecine générale. Dans ce contexte, ils se retirent des Assises de la pédiatrie.
"Les médecins généralistes assurent plus de 85% des consultations des enfants de moins de 16 ans. Cela s’intègre dans les missions et compétences du médecin généraliste". Dès les premiers mots de leur communiqué commun, le CNGE, le SNEMG, l'Isnar-Img, l'Anemf, Reagjir, la Csmf, MG France, la FMF et l'UFML* rappellent l'importance de la place du médecin généraliste dans la santé de l'enfant. Dans ce contexte, "la communication intempestive des pédiatres hospitalo-universitaires sur la maquette de l’internat de médecine générale est choquante autant sur la forme que sur le fond" déplorent-ils.
En effet, la nouvelle maquette du DES de médecine générale qui passe de trois à quatre ans prévoit d'intégrer quatre thématiques prioritaires : santé mentale, santé de la femme, santé de la personne âgée et santé de l’enfant en augmentant les stages en ambulatoire. De leur côté, les pédiatres hospitalo-universitaires souhaitent continuer à imposer un stage de six mois en pédiatrie. Pour les auteurs du communiqué, cette volonté est motivée par le fait de "continuer à faire fonctionner les services pédiatriques hospitaliers avec comme main d’œuvre les internes en médecine générale".
Un dialogue "empêché par des préjugés"
"Ce mélange de méconnaissance et de condescendance est également à l’origine d’une anomalie dans l’organisation des Assises de la pédiatrie", pointe le communiqué, qui regrette qu'il n'y ait qu'"un seul médecin généraliste libéral parmi les responsables de pôles". "Cela reflète une vision restreinte de la santé des enfants limitée à ce qu’en perçoivent les pédiatres, le plus souvent hospitaliers, voire hospitalo-universitaires", écrivent les auteurs.
Entre pédiatres et généralistes le dialogue semble donc rompu, "empêché par des préjugés d’un autre âge mêlés à une vision extrêmement hospitalo-centrée", relève les auteurs qui décident collectivement de se retirer des Assises de la pédiatrie. "Nous tenons à réaffirmer collectivement que la santé des enfants mérite mieux que ces postures clivantes entre hospitaliers et libéraux, entre pédiatres et spécialistes en médecine générale. Nous sommes avant tout engagés au service des enfants", concluent-ils.
*CNGE – Collège National des Généralistes , SNEMG – Syndicat National des Enseignants de Médecine Générale, ISNAR-IMG – Intersyndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale, ANEMF – Association Nationale des Etudiants de Médecine de France, REAGJIR – Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés & Remplaçants, CSMF – Confédération des Syndicats Médicaux Français, MG France, FMF – Fédération des Médecins de France et UFML – Union Française pour une Médecine Libre.
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