La réforme du DES** de médecine générale n'a pas fini de faire réagir. Dans un communiqué, diffusé ce mercredi, le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG) exprime son profond désaccord avec les Conférences nationales des présidents de CME* des CHU et des CH, ainsi qu'avec le Syndicat national des pédiatres en établissements hospitaliers (SNPEH) sur la réduction de la durée – de six à trois mois – du stage des internes de médecine générale en pédiatrie.
Le 1er mars dernier, les présidents de CME ont en effet rappelé leur opposition à la diminution de ce stage, alors que la pédiatrie française est "sinistrée". Une position largement partagée par le SNPEH. La réduction de la formation en pédiatrie des internes en médecine générale est "dangereuse pour la santé des enfants", a notamment écrit le syndicat sur le réseau social X, en réponse aux présidents de CME des CHU et des CH.
la diminution de 6 à 3 mois de la formation en stage en pédiatrie est dangereuse pour la santé des enfants.
La pédiatrie est sinistrée avec
- dégradation de la santé des enfants
- augmentation du taux de mortalité infantile de la France et des troubles de la santé mentale https://t.co/f5y8G1ecqt— SNPEH (@PediatrieHosp) March 1, 2024
"Ces propos, au-delà du ridicule, sont insultants pour les familles, pour les enseignants de médecine générale, les maîtres de stage universitaires (MSU), mais également pour l'ensemble des médecins généralistes !", leur répond le SNEMG, dans son communiqué. Le syndicat voit dans ces prises de parole "des relents archaïques d'un temps révolu où certains considéraient que la médecine générale n'était pas une spécialité, et où des prises de position catégorielles avancent masquées au nom de la santé des patients", écrit-il.
Pour le syndicat, aucun doute : "La formation des internes en médecine générale en santé de l’enfant en ambulatoire s’apprend surtout avec les MSU en cabinet de médecine générale !"
Le SNEMG affirme, en effet, que les généralistes "assurent plus de 85% des consultations des enfants de moins de 16 ans". "Ils sont donc les premiers à pouvoir proposer aux internes de médecine générale, dont l'exercice sera très majoritairement ambulatoire, des situations cliniques en santé de l'enfant au plus proche de leur future pratique", détaille-t-il.
"Pour promouvoir la santé de l’enfant", le SNEMG "conseill[e]" donc aux présidents de CME et au SNEPH, "de consacrer leurs efforts à la formation… des pédiatres et de laisser l’expertise de la formation en médecine générale à ceux qui savent", lâche-t-il.
"Sur le fond", poursuit le syndicat, "la vision hospitalo-centrée de la formation des étudiants et de l’organisation des soins va à l’encontre d’une nécessaire restructuration de notre système de santé". Celle-ci doit "impliquer, en équité et en bonne intelligence, l’ensemble des acteurs de premiers, deuxième et troisième recours. Et ceci au sein de parcours structurés, organisés et hiérarchisés", conclut le SNEMG,
*Commission médicale d'établissement.
**Diplôme d'études spécialisées.
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