A l'appel de l'Isni, les internes ont entamé hier une grève illimitée pour protester contre la réforme "bâclée" des études de 3e cycle, qui doit s'appliquer en novembre. Plusieurs centaines d'internes ont manifesté dans une vingtaine de villes.
Ils étaient plus de 200 mardi après-midi, à Paris, rassemblés devant le ministère de l'Enseignement supérieur. Interpellant aussi Marisol Touraine, ils brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "touche pas à mon internat" ou encore "les rognons c'est 5 ans de cuisson", en référence à la durée de formation nécessaire, selon eux, à la néphrologie. Plus tôt dans la journée, une centaine d'internes s'étaient réunis devant le CHU de Rouen pour dénoncer la mise "en danger" de leur formation. A Marseille, une cinquantaine d'internes ont scandé "formation sacrifiée, patients enterrés" devant l'hôpital de la Timone, l'un d'eux se couchant dans un cercueil. A Tours, 34 internes du CHU s'étaient mis en grève et une quarantaine à Poitiers, selon l'Isni. Ils étaient une cinquantaine à Lyon et une soixantaine à Besançon. L'intersyndicale des internes, rejointe par le syndicat des médecins hépato-gastro-entérologues, a appelé à une grève illimitée pour demander l'allongement du temps de formation de certaines spécialités dans le cadre de la réforme du troisième cycle des études médicales, qui devrait s'appliquer à partir de novembre. Cette réforme très attendue maintient notamment un cursus en quatre ans en cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie, alors que l'Isni en réclame cinq. Venu de Bordeaux pour manifester à Paris, Guillaume, interne en cardiologie, s'inquiète même de voir "baisser" la durée de sa formation, la réforme prévoyant d'augmenter les responsabilités des internes "sans chef qui les supervise" dès la 4e année, soit un an plus tôt qu'actuellement. Selon les chiffres du ministère de la Santé, la grève était suivie hier par 18% des internes. L'Isni va "probablement poursuivre le mouvement, chaque jour dans une ville différente", a expliqué à l'AFP son président Olivier Le Pennetier, après avoir été reçu au ministère. "Nous n'avons eu aucune réponse concrète à nos inquiétudes", a-t-il déploré, raillant les invitations au dialogue, "illusoires à quelques jours d'un changement de gouvernement". Dans un communiqué, le syndicat des internes en médecine générale Isnar-IMG a de son côté réaffirmé sa volonté de voir "aboutir" une "réforme progressiste" "dès la rentrée universitaire 2017". L'association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) s'est, elle, prononcée pour "une prolongation de la concertation" mais contre "un report complet" de la réforme. [Avec AFP]
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