FMC : 10 points clésAnaphylaxie : en hausse
L’éducation thérapeutique est fondamentale.
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01Point formation n°1
L’anaphylaxie est une réaction d’hypersensibilité ou allergique généralisée grave et potentiellement mortelle. La prévalence de l’anaphylaxie sur une vie est d’environ 0,3 % en Europe. L’incidence est en hausse, variant entre 1,5 et 7,9 pour 100 000 personnes par an. Les décès sont généralement dus à une détresse respiratoire (86 %) en cas d’anaphylaxie alimentaire, et à des complications cardiovasculaires en cas d’anaphylaxie médicamenteuse ou liée aux piqûres d’hyménoptères.
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02
Chez l’enfant, les aliments sont le principal facteur déclenchant, avec le lait de vache, l’arachide et les fruits à coque. Chez l’adulte, les médicaments et les venins d’hyménoptères sont plus souvent en cause. Dans 20 % des cas, le facteur déclenchant n’est pas identifié.
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03
Le diagnostic d’anaphylaxie est clinique. Elle se caractérise par l’apparition brutale de symptômes affectant plusieurs organes et apparaissant après un délai de quelques minutes à quelques heures après l’exposition à un facteur déclenchant.
Les critères cliniques d’anaphylaxie sont définis par Sampson et al., incluant l’atteinte respiratoire, cardiovasculaire, digestive ou cutanéomuqueuse. L’atteinte cutanéomuqueuse peut manquer dans 10 % des cas et n’est donc pas indispensable au diagnostic. Certaines comorbidités augmentent le risque d’anaphylaxie sévère ou fatale : l’asthme (surtout en cas d’allergie alimentaire chez l’enfant), les maladies cardiovasculaires et les désordres mastocytaires. -
04
Le dosage de la tryptase peut être utile pour confirmer le diagnostic d’anaphylaxie après l’épisode aigu. La tryptase doit être dosée entre trente minutes et deux heures après le début des symptômes, avec un prélèvement supplémentaire à vingt-quatre heures après la résolution des symptômes pour comparer les niveaux de base.
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05
L’administration précoce d’adrénaline par voie intramusculaire (dans la partie moyenne de la face antéro-externe de la cuisse) est le traitement de première intention en cas d’anaphylaxie. L’utilisation d’un auto-injecteur d’adrénaline permet un gain de temps et sécurise la dose délivrée. Il n’existe pas de contre-indication absolue à l’utilisation d’adrénaline en cas d’anaphylaxie. La posologie recommandée est de 0,15 mg pour un poids compris entre 7,5 kg et 25 kg, de 0,30 mg pour un poids supérieur à 25 kg et de 0,50 mg pour un poids supérieur à 60 kg. Certaines réactions anaphylactiques sont réfractaires à une première dose d’adrénaline, nécessitant une deuxième injection en l’absence d’amélioration après cinq à dix minutes. Les études montrent que l’adrénaline est généralement sous-utilisée (environ 20 % des anaphylaxies en bénéficient).
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06
Les corticoïdes ne sont pas un traitement d’urgence de l’anaphylaxie et ne doivent pas se substituer à l’adrénaline.
Les antihistaminiques améliorent seulement les symptômes cutanéomuqueux de la réaction allergique. -
07
Une surveillance hospitalière de six heures est recommandée après un épisode d’anaphylaxie. À la sortie de l’hôpital, le patient doit recevoir une prescription pour une trousse d’urgence contenant au moins deux auto-injecteurs d’adrénaline et des bêta-2-mimétiques inhalés.
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08Point formation n°8
Après une anaphylaxie, une évaluation allergologique est essentielle pour identifier les allergènes spécifiques responsables de la réaction. Cela peut inclure des tests cutanés, des dosages d’IgE spécifiques et des tests de provocation sous surveillance médicale.
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09
Les patients ayant un antécédent d’anaphylaxie doivent recevoir une éducation thérapeutique sur l’utilisation correcte de l’auto-injecteur d’adrénaline, un plan d’action écrit en cas d’exposition accidentelle à l’allergène et une fiche d’éviction des allergènes connus.
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10
Les mesures préventives incluent la lecture des étiquettes alimentaires, l’information des écoles et des lieux de travail, et la formation des proches à l’utilisation de l’adrénaline. Il est également nécessaire de vérifier régulièrement le contenu de la trousse d’urgence ainsi que les dates de péremption des médicaments. L’adrénaline auto-injectable (AIA) doit être conservée à une température ambiante inférieure à 25 °C, et le liquide contenu dans l’AIA doit rester limpide.
Références :
- Panesar SS, et al. EAACI Food Allergy and Anaphylaxis Group. Allergy 2013;68:1353-61.
- Gloaguen A, et al. Ann Fr Med Urgence 2016;6:342-64.
Le Dr Mickaël Pouliquen déclare participer ou avoir participé à des interventions ponctuelles et déplacements pour Stallergenes et ALK.