Une équipe canadienne s’est donc servie de 4 cohortes épidémiologiques portant sur plus de 14 000 sujets pour identifier et valider de manière indépendante des associations métabolomiques avec l’asthme. Cette approche incluait une analyse des données provenant des études randomisées sur les corticoïdes inhalés à faible dose permettant d’évaluer leurs effets sur les métabolites stéroïdiens afin d’avoir une mesure indirecte de la fonction surrénalienne. Puis le cortisol a été utilisé comme biomarqueur de l’insuffisance surrénale chez des patients asthmatiques prenant un corticoïde inhalé. Enfin, les auteurs ont évalué si les symptômes d’insuffisance surrénale chez les patients asthmatiques étaient associés à la prise de corticoïdes inhalés. Ils ont d’abord identifié 17 métabolites stéroïdiens endogènes qui étaient abaissés de manière importante chez les asthmatiques. Ils ont ensuite observé une relation dose-effet entre les stéroïdes endogènes et le traitement par corticoïdes inhalés montrant que, même à faible dose, les corticoïdes inhalés sont associés à une réduction des concentrations de cortisol. Ils ont également montré que même si la réduction des concentrations de stéroïdes endogènes était principalement en lien avec l’utilisation des corticoïdes inhalés, une partie de cette réduction était indépendante du traitement, ce qui suggérait que l’asthme en lui-même était associé à une réduction des concentrations des stéroïdes. Enfin, ils montrent une association significativement supérieure entre les symptômes d’insuffisance surrénale, particulièrement la fatigue et l’anémie, chez les patients asthmatiques sous corticoïdes inhalés en comparaison de ceux sans corticoïdes inhalés. Toutes ces données renforcent les arguments établissant un lien entre les corticoïdes inhalés et l’insuffisance surrénale chez les patients asthmatiques et indiquent tout l’intérêt potentiel d’utiliser la métabolomique comme un moyen d’avancer dans la médecine de précision. En conclusion, le dosage des corticoïdes inhalés doit être optimisé afin de minimiser l’insuffisance surrénale tout en maintenant les bénéfices bien établis de ces médicament dans la prise en charge de l’asthme.
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