argent

Faire de la greffe rénale "une priorité à l'hôpital"... Les pistes des patients pour économiser plus de 200 millions d'euros

L'association de patients Renaloo avance dix propositions pour refonder la prise en charge de la maladie rénale chronique en France. Alors que cette pathologie est l'une des plus fréquentes, elle appelle notamment a donné la priorité à la greffe, une solution qui permettrait d'importantes économies. 

17/09/2024 Par Chloé Subileau
Néphrologie
argent

Améliorer les soins et l'accompagnement des personnes atteintes d'une maladie rénale chronique (MRC) ? C'est l'objectif de l'association de patients Renaloo qui a proposé, jeudi 12 septembre, dix propositions pour refonder la prise en charge de cette pathologie. En France, la MRC touche 5,9 millions de personnes ; un chiffre en augmentation constante, note Renaloo. Ce qui en fait une pathologie plus fréquente que celles neuro-vasculaires, respiratoires chroniques, le diabète ou les cancers.

Surtout, cette maladie entraîne handicap, invalidité et provoque une mortalité prématurée importante. Une situation qui génère des "coûts de santé considérables", insiste l'association de patients, qui pointe notamment les dépenses importantes liées à la dialyse. Ce traitement, ainsi que la greffe, "ont un coût de 4,4 milliards d'euros, pour un peu plus de 100 000 patients", avance Renaloo : "82% de ce montant est consacré à la dialyse, pour 56% des patients."

Dans ce contexte, l'association souhaite que soit donné la priorité à la greffe. "C’est le domaine où les résultats peuvent être les plus rapides et les plus concrets, humainement, médicalement et financièrement", développe la fondatrice de l'organisation, Yvanie Caillé. Elle propose notamment de "relancer le plan greffe", afin de faire du prélèvement et de la greffe "une priorité à l'hôpital", ainsi que d'améliorer et accélérer l'accès à la liste d'attente de greffe. "L’Assurance Maladie pourrait jouer un rôle important pour généraliser l’information adaptée de tous les patients, notamment via son programme Sophia", estime Renaloo, qui souhaite un alignement des pratiques françaises avec celles européennes.

Selon l'association, la France pourrait parvenir à réaliser près de 200 millions d'euros d'économies sur cinq ans si elle adoptait les pratiques de la Catalogne en ce qui concerne les prélèvements sur donneurs décédés. L'Assurance maladie estime elle-même que parvenir à 500 greffes supplémentaires par an, et améliorer le dépistage précoce des maladies rénales, pourrait générer environ 130 millions d'euros d'économies d'ici à cinq ans, a rappelé Renaloo lors d'une conférence de presse.

Repenser les financements à destination des malades

Alors que de nombreuses personnes concernées par la MRC l'ignorent, l'association propose en effet de renforcer l'information, la sensibilité et les dépistages de cette pathologie, en lien notamment avec "l'Assurance maladie et Santé publique France".

D'autres mesures avancées portent, elles, sur la nécessité de repenser les financements pour les personnes atteintes par la MRC. Selon Renaloo, il faut "refondre et simplifier les forfaits de prise en charge de la MRC, les élargir au stade 3 et à la ville afin que l'ensemble des patients diagnostiqués puissent bénéficier d'un parcours intégrant l'accès aux innovations thérapeutiques, à la néphroprotection et à des mesures d'accompagnement". De plus, l'association de patients invite à "conduire de façon volontariste la réforme du financement de la dialyse prévue [dans] la LFSS 2024, en veillant à ce qu'elle favorise la qualité, la pertinente et la sécurité des soins".

Enfin, les systèmes d'information au service des maladies du rein doivent être refondés d'après Renaloo, qui appelle plus largement à une mobilisation de "l'ensemble des acteurs autour d'une feuille de route globale" et à la création d'une "mission de coordination nationale". "Notre objectif était clair : en finir avec les silos et construire une feuille de route globale, cohérente, incluant tous les stades et traitements de la MRC", conclut Yvanie Caillé. 

Références :

Communiqué de presse Renaloo (12 septembre 2024) et AFP. 

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

Martine Papaix Puech

Martine Papaix Puech

Oui

Les volontaires à l'assistance technique, les VAT faisaient leur service militaire en Outre-mer. Cela leur a permis de découvrir d... Lire plus

0 commentaire
6 débatteurs en ligne6 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2