Greffe : détecter l’ADN du donneur dans le sang du receveur pour prédire le risque de rejet
Une équipe de chercheurs français (hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, Inserm, Université Paris Cité) vient de démontrer l’utilité de la « biopsie liquide » pour évaluer le risque de rejet chez un patient qui a bénéficié d’une transplantation rénale.
Cette problématique est importante car le rejet de greffe concerne environ 1 patient sur 5 greffés par allogreffe, dans l’année suivant l’intervention.
Les scientifiques ont ainsi eu l’idée de rechercher l’ADN du donneur dans le sang du receveur, afin de prédire le risque de rejet de greffe rénale. Cette technique, appelée cfDNA, ou « biopsie liquide », a l’intérêt d’être non invasive. Intégrée dans un algorithme de prédiction, elle permet de mesurer l’intensité de l’inflammation et du rejet de l’organe greffé.
Les chercheurs ont donc évalué cette technique dans une étude portant sur près de 3 000 patients greffés rénaux provenant de 14 centres de transplantation en Europe et aux États-Unis. Les participants étaient tous âgés d’environ 55 ans ; et il y avait une majorité d’hommes (61 %).
Les résultats ont alors montré que les niveaux de cfDNA étaient « fortement liés aux différents types de rejet de greffe », que ce soit le rejet médié par les anticorps, ou le rejet cellulaire médié par les lymphocytes T, précise l’AP-HP dans un communiqué.
Ces données constituent donc un espoir pour les personnes transplantées. En effet, en ajoutant cette donnée - basée sur une simple prise de sang -, aux modèles de surveillance existants, elle pourrait permettre d’améliorer non seulement la détection des rejets cliniques, mais aussi des rejets infracliniques (non détectables avec les outils disponibles actuellement), « ce qui permet des interventions thérapeutiques plus précoces et plus efficaces » souligne l’APHP. Elle pourrait aussi permettre d’améliorer fortement de suivi des patients et d'éviter les biopsies inutiles et invasives.
Enfin, la biopsie liquide est également pratiquée pour les greffes cardiaques, pulmonaires et hépatiques.
Références :
Communiqué de l’APHP ; et Aubert O. Nature Medicine (2 juin)
https://www.nature.com/articles/s41591-024-03087-3#:~:text=Donor%2Dderived%20cell%2Dfree%20DNA,care%20patient%20monitoring%20is%20unclear.
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