Le premier patient vivant greffé d'un rein de porc génétiquement modifié est décédé
Deux mois après son opération, le premier patient vivant greffé d'un rein de porc génétiquement modifié est décédé. Il était atteint d'une insuffisance rénale en phase terminale. Selon l'hôpital de Boston, dans lequel a eu lieu cette transplantation, rien n'indique que celle-ci soit une conséquence de ce décès.
C'était une première mondiale. Il y a deux mois, aux Etats-Unis, un rein de porc génétiquement modifié avait été greffé sur un patient vivant. Ce dernier souffrait d'une maladie rénale en phase terminale. Il est depuis décédé, a annoncé ce week-end l'hôpital de Boston, sans faire pour l'instant de lien avec la transplantation. "Nous n'avons aucune indication qu'il s'agisse d'une conséquence de [cette] récente transplantation", a déclaré la direction de l'établissement américain, dans un communiqué diffusé samedi 11 mai.
En mars, les chirurgiens de cet hôpital avaient transplanté le rein d'un porc génétiquement modifié sur ce patient. Une première, qui était alors présentée comme un nouveau pas vers une potentielle solution à la pénurie chronique d'organes. Le patient, âgé de 62 ans, souffrait d'insuffisance rénale chronique. Il s'était "bien remis" de l'opération de quatre heures, avait à l'époque assuré l'hôpital.
Auparavant, d'autres de reins de porcs génétiquement modifiés ont déjà été transplantés avec succès sur des humains en état de mort cérébrale. Des patients vivants ont également reçu une greffe de cœur d'un porc génétiquement modifié, avant de décéder.
Malgré son décès, le dernier patient transplanté "sera à jamais considéré comme une lueur d'espoir pour d'innombrables patients transplantés dans le monde entier", a salué le Massachusetts General Hospital de Boston, samedi. "Nous lui sommes profondément reconnaissants de sa confiance et de sa volonté de faire progresser la xénogreffe" (greffes d'organes d'animaux sur des humains).
Des gènes modifiés
L'homme, qui souffrait de diabète de type 2 et d'hypertension, avait reçu une première greffe d'un rein humain en 2018, mais celui-ci avait commencé à ne plus fonctionner cinq ans plus tard. Le patient était alors sous dialyse avant sa deuxième greffe.
Fin avril, l'hôpital NYU Langone, situé à New York, a, à son tour, annoncé qu'un rein de porc génétiquement modifié avait été transplanté pour la deuxième fois sur une personne vivante. Cette dernière a reçu, dans le même temps, une pompe cardiaque : une procédure combinée inédite.
Ces xénogreffes, qui avancent à grande vitesse ces dernières années, restent un défi, car le système immunitaire du receveur a tendance à attaquer l'organe étranger. Pour amoindrir le risque de rejet, des modifications génétiques sont réalisées : certains gènes de porc sont alors enlevés et des gènes humains ajoutés, à l'aide de la technologie CRISPR.
[avec AFP]
Références :
AFP
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
Martine Papaix Puech
Oui
Les volontaires à l'assistance technique, les VAT faisaient leur service militaire en Outre-mer. Cela leur a permis de découvrir d... Lire plus